L’entreprise Solar Euromed semble désireuse de conclure l’affaire au plus vite. Son concours technique à l’élaboration de la première centrale hélio-thermodynamique, baptisée Solenha est plein de promesses pour l’avenir. C’est le site du Chevalet près du petit village d’Aspres sur Buëch, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Gap, qui a finalement été retenu. Euromed, déjà rompue aux projets de centrales solaires, marque ici un nouveau point dans le domaine de l’énergie propre. Puisque le procédé est inédit en France.
Il s’agit pour Euromed de prendre en charge le versant ingénierie du programme : la construction et le développement de ce nouveau type de complexe. Dalkia, filiale de Véolia environnement et d’EDF, se chargera de l’exploitation du site et l’acheminement de l’énergie vers le réseau national.
Le principe de fonctionnement est simple : un champ de miroirs incurvés réfléchit les rayons du soleil sur un tube dans lequel circule un liquide. Ce fluide huileux, comparable à du lubrifiant moteur, tourne en circuit fermé dans la tuyauterie. Une fois chauffé à 400 degrés, cette huile vient chauffer de l’eau qui, en s’évaporant, entraine une turbine électrique produisant de l’électricité. Le stockage de la chaleur permettra, lors d’un manque d’ensoleillement, de continuer à produire de l’électricité pendant une douzaine d’heures. Donc pas d’arrêts prolongés prévus, sauf en cas de jours sombres...
Le site du Chevalet accueillera aussi un centre de recherche et développement industriel. Aujourd’hui, les acteurs sont à la recherche des autorisations d’implantation et permis de construire. "Si tout se passe bien, le premier coup de pioche devrait avoir lieu au printemps 2009 et la centrale se mettre en marche en 2010", explique Emmanuelle Robin, directrice de la communication chez Euromed. Dalkia espère produire 60.000 mégawatts-heure par an, soit la consommation annuelle de 15.000 ménages.
Les aviateurs amateurs de la région, très attachés au petits aérodrome du Chevalet, ont été les seuls à émettre un avis défavorable lorsque les premières rumeurs d’occupation du site ont vu le jour en juin 2007. La mairie a pourtant bien fait les choses : réunions publiques, conférences, conseils municipaux sur le sujet, afin de tempérer les inquiétudes et débattre avec tous. Les pistes d’atterrissage seront finalement déplacées quelques kilomètres au sud, à La Bâtie-Montsaléon. La commune est quant a elle plutôt bien disposée vis-à-vis d’Euromed. "Le constructeur a assuré que la centrale fournirait 24 emplois", déclare Jean-Pierre Boivin, maire d’Aspres. Sans compter les retombées du tourisme liés au projet Quasar et à la Maison de la Lumière au Chevalet, un parc à thème autour de l’air et la lumière qui attend 50.000 visiteurs par an.
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