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5-01-2004
Mots clés
Environnement
France

Lingettes : des prix triple dose

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En quelques années, les lingettes ont conquis nos placards à balais. Aujourd'hui, les fabricants tentent d'entretenir un filon lucratif mais pas sans risque pour l'environnement.
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Leur victoire sur la serpillière date de peu. Pourtant les lingettes existent depuis des années. "C’est une technique ancienne, mais elle n’était appliquée qu’à des secteurs restreints, comme les rince-doigts ou le nettoyage des nourrissons", explique Marc Coppolani, président de l’Afise, l’Association française des industries des savons et des détergents. Aujourd’hui, elles ont conquis les rayons "produits ménagers" des hypermarchés. Le début de l’explosion remonte à l’année 2000. Cif et M.Propre tout d’abord, puis c’est la déferlante. Les marques se multiplient, les usages se spécifient. En quelques mois, elles s’introduisent dans un quart des foyers. En 2002, ce taux de pénétration atteint près de 40%. Et ces petits carrés imbibés s’octroient 23% des ventes de produits détergents. Delphine Peyrel, chef de marque chez Unilever (Cif) reconnaît avoir été surprise. "Nous savions que ça marcherait, car nous répondions à une attente, mais nous n’avions pas prévu une telle ampleur ni une telle rapidité."

1530 lingettes par maison

Pratiques, ces lingettes ont un prix, à la caisse tout d’abord. Selon une étude de l’Observatoire bruxellois de la consommation durable, le nettoyage traditionnel d’une maison de 100 m2 nécessite 12,5 litres de détergent et 1820 litres d’eau par an. Dépense : 35 euros environ. Pour obtenir la même efficacité, il faut user 1530 lingettes, et se délester de 550 euros. Quinze fois plus cher. "Seulement" deux fois plus en réalité, rétorquent les fabricants, car on ne fait jamais le ménage uniquement avec des lingettes. Vendus plus chers, ces produits génèrent-ils des profits plus importants ? "Ce n’est pas si évident, minimise Anna Gallais, de Procter & Gamble, le n°1 de la lingette. Par rapport aux détergents en bouteille, ce n’est pas le même type de matières premières, ni le même type de recherche."

Pourtant, selon Delphine Peyrel d’Unilever, il y a bien eu un "avant" et un "après" lingettes. Depuis dix ans, le marché de l’entretien progressait en moyenne de 2 à 4% par an. Mais à partir de 2000, ce rythme est devenu franchement plus soutenu, jusqu’à dépasser les 11% de croissance en 2002. Car le marché de la lingette n’a pas remplacé celui du nettoyage classique. "C’est un geste additionnel", estime Delphine Peyrel. Toutefois, depuis un an environ, les ventes stagnent. Le marché est à saturation. Les industriels doivent repenser leur stratégie. Il ne s’agit plus d’être présent en quantité, mais d’offrir des produits plus spécifiques. En début d’année 2003, Unilever a abandonné ses lingettes Domestos pour salles de bains. Et s’est recentrée sur sa marque phare Cif avec une lingette à l’oxygène actif, et un nouveau spécimen "double face". Une qui gratte, une qui fait briller.

Du producteur... à l’incinérateur

L’autre prix à payer, c’est celui de la pollution. "Les campagnes d’information pour limiter l’usage des sacs plastiques se multiplient, mais en comparaison le développement des lingettes pourrait générer bien plus de déchets", déplore Nadia Boeglin, responsable de la cellule éco-produits à l’ADEME, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Une famille qui adopterait le "tout lingettes", de l’entretien de la maison à l’hygiène corporelle, produirait ainsi un surplus de 50 kilos de déchets par an, une grande partie terminant dans les incinérateurs... Plus grave, selon cette spécialiste, le phénomène lingettes serait l’avant-garde d’une déferlante des produits en dose unique. Nadia Boeglin redoute ainsi le développement des cosmétiques en mini-doses, déjà vendus en Allemagne. Pour le moment, ceux-ci n’ont pas convaincu les Français, qui ne veulent pas payer pour ce qu’ils considèrent être de simples échantillons jetables.
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  • vive la serpilliere, preservons nos forêts et la couche d’ozone, boycottez les lingettes

    24.02 à 22h45 - Répondre - Alerter
  • merci de confirmer le coût des lingettes, de plus l’argument du recyclage est éloquent.
    Cependant, ne pourrait on pas militer pour supprimerles lingettes ménagères pas toujours efficace au profit des lingettes corporelles, hygyéniques, et si pratiques... en étudiant par exemple leur recyclage. Les lingettes pour nourrissons ou en emballage individuels pour les dermatologiques étaient si précieuses cet été plusieurs fois par jour lors des grosses canicues, j’ai également apprécié les lingettes avec du répulsif pour moustiques elles permettaient une meilleure protection de toutes es zones du corps ; quand au produits unidoses pourquoi pas si l’emballage était économique.
    au fait, on parle des produits d’hygiène pour nourrisson, pas de nettoyage....Il est vrai que je suis de la génération Cadum !
    article simple clair, intéressant continuez.

    17.01 à 23h27 - Répondre - Alerter
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