Europe-Etats-Unis : à fond les avions

Un avion Air France au départ de l’aéroport londonien d’Heathrow s’envolant vers Los Angeles. On n’avait jamais vu ça. C’est désormais possible grâce à l’entrée en vigueur de l’accord "open skies" (ou "ciel ouvert"). Auparavant, les compagnies naviguant vers le Nouveau Monde étaient contraintes de prendre le départ depuis le tarmac de leur pays. Aujourd’hui, elles sont libres d’aller décoller d’ailleurs. Il s’agit d’un changement de poids sur un marché qui fait transiter chaque année près de 50 millions de passagers au dessus de l’Atlantique. Et avec la libéralisation du ciel, pointe déjà la baisse des prix. Pour les passagers, les économies réalisées pourraient atteindre 12 milliards d’euros au cours des cinq premières années, s’est ainsi félicité Jacques Barrot, commissaire européen aux Transports.

25 millions de passagers en plus sur cinq ans

De quoi faire grimper les chiffres du trafic. Selon l’Association internationale pour le transport aérien, 11% d’avions supplémentaires devraient voler au-dessus de l’Atlantique ce mois-ci par rapport à l’an passé. A Heathrow, les vols transatlantiques devraient même afficher une hausse de 25%. En tout, 25 millions de passagers supplémentaires relieront le sol Yankee au Vieux Continent dans les cinq prochaines années, assurent les études prévisionnelles. Alors du côté des défenseurs de l’environnement, on fait grise mine. Selon Transport and Environnement, une organisation bruxelloise, l’accord pourrait être responsable de 3,5 millions de tonnes de CO2 supplémentaires déversés annuellement dans l’atmosphère. Le trafic aérien génère 2,5% des émissions de CO2 de l’industrie mondiale, soit l’équivalent de la pollution générée par un pays comme la France.