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29-02-2016
Mots clés
Alimentation
Suisse

Les Suisses ne veulent plus jouer avec la nourriture

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Certains professionnels de la finance parient sur le prix des aliments pour gagner de l’argent. Une pratique contestable que les Helvètes pourraient être les premiers à interdire.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Arrête de jouer avec la nourriture ! Tous les enfants ont entendu cette remontrance. Pourtant, certains adultes en ont fait leur métier : ils spéculent sur les matières premières agricoles. Le blé, le maïs, le soja, l’orge… Tout ce que l’homme cultive pour se nourrir est une matière première agricole. Leur valeur dépend des quantités disponibles sur le marché. Par exemple, si des insectes dévorent la récolte, le maïs sera plus rare et son prix augmentera. A l’inverse, si les épis poussent bien mais que les consommateurs n’en mangent pas plus que d’habitude, le prix du maïs baissera. Pour les producteurs, difficile de ne jamais savoir combien ils seront payés ! Du coup, certains vendent leurs récoltes à l’avance : ils choisissent le prix auquel ils livreront leur production et obtiennent, en échange, un papier qui prouve que le marché a été conclu. Jusque-là, rien d’anormal… Sauf que les papiers peuvent être achetés et revendus par des personnes qui n’ont pas besoin de maïs et qui parient simplement sur l’augmentation ou la baisse des prix pour gagner de l’argent. C’est ce que l’on appelle la spéculation. Elle est pratiquée par des banques, des assurances et des entreprises spécialisées.

Aggravation des famines

Selon Oxfam, elle serait responsable des hausses de prix qui aggravent les famines dans certaines régions du monde (en Afrique notamment). L’ONG, qui agit contre les injustices et la pauvreté, publie régulièrement la liste des banques qui la pratiquent pour que les habitants évitent de leur confier leurs économies. Les Suisses, eux, vont plus loin. Le 28 février, ils doivent voter pour ou contre l’interdiction de jouer ainsi avec la nourriture. —




- Entre 2006 et 2008, le prix du riz et des céréales a plus que doublé.
- Selon les Nations unies, 60% à 70% de la variation des prix des denrées alimentaires est liée à la spéculation.
- 35% du commerce mondial des céréales et 50% de celui du sucre a lieu en Suisse. La Suisse pourrait être le premier pays à réguler la spéculation sur les matières premières agricoles.

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