Mais quelle mouche a piqué Dobeliou ? A onze mois de son départ de la Maison blanche, le voilà qui se dit prêt à signer un "accord contraignant" de réduction des gaz à effet de serre. "Hourra" serait-on tentés de s’exclamer. Car le président américain était jusqu’alors resté de glace face au changement climatique. Il a toujours rejeté catégoriquement le principe d’objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les Etats-Unis ont, pour cette raison, continuellement refusé de ratifier le protocole de Kyoto depuis 1997. Pas d’enthousiasme excessif cependant. La ratification n’est toujours pas d’actualité. Et cette déclaration cache en réalité la volonté d’enterrer définitivement Kyoto. Explications. Lundi 25 février, deux émissaires nord-américains apportent à Paris un message de la Maison blanche a priori plutôt réjouissant. "Les Etats-Unis sont prêts à des obligations internationales contraignantes de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre d’un accord global par lequel toutes les grandes économies prendraient des engagements similaires." déclare donc Daniel Price, conseiller à la Maison blanche pour les affaires économiques internationales.
Mais l’envoyé de George Bush de préciser "qu’un accord global ne pourra être efficace sans les plus grands pays en développement". Traduisez : les Etats-Unis s’engageront à la condition que la Chine, l’Inde et le Brésil en fassent autant. Position qui va à l’encontre du principe de Kyoto selon lequel les pays industrialisés historiquement responsables supportent majoritairement les efforts de réduction. Position qu’ils tenaient déjà lors de la conférence sur le climat de décembre dernier à Bali. Laquelle avait fait capoter l’objectif d’un accord international d’objectifs chiffrés. Pas de revirement donc. Georges Bush fait du neuf avec du vieux. Il propose l’idée d’un "accord contraignant" histoire de se donner le beau rôle. Seulement, qu’il y a-t-il derrière ce "contraignant" ? Un objectif chiffré de réduction des émissions des Etats-Unis ? Rien n’est moins sûr. Et en conditionnant cet accord à la participation des grands pays émergents, il ne prend pas beaucoup de risques que cela fonctionne. Pour mémoire, les Etats-Unis sont les premiers émetteurs de gaz à effet de serre avec 25% des émissions mondiales.
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