Selon le très sérieux Institute of physics, cuire une dinde nécessite 2,9 kilowattheures d’énergie. Pour la France, ce sont donc près de 20 millions de kWh qui seront consommés par la préparation de ce plat traditionnel, soit l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 6 000 ménages. Mais avant cette grosse tablée, remontons le fil de cet élevage de masse. Direction l’ouest de la France, les régions Bretagne et Pays de la Loire concentrant 70 % des élevages.
Antibiotiques. Les poussins destinés à cet élevage industriel prennent possession de leur poulailler alors qu’ils ne pèsent que quelques grammes et n’affichent qu’une journée de vie au compteur. L’existence d’une volaille dite « industrielle » est relativement courte : treize semaines pour une femelle, dix-sept pour un mâle en moyenne. Nourrie à doses très régulières (elle est même réveillée la nuit toutes les deux heures pour manger), elle atteint un poids de 4 à 8 kg au moment de son abattage. L’animal est protégé des maladies à coup d’antibiotiques au cours de sa croissance, puis confiné à l’intérieur d’un poulailler souvent fermé à la lumière du jour (7 bestioles au m², selon des associations de défense des animaux de ferme). Il est ensuite abattu, puis commercialisé, principalement dans la grande distribution.
Certifiée. Depuis quelques années, la consommation française de dindes souffre. Une baisse des ventes accentuée par l’épidémie de grippe aviaire. La première et seule ferme touchée en France par le H5N1 fut en effet un élevage de dindes basé dans l’Ain. « Faute d’une aide adaptée au moment opportun, la filière s’est trouvée au bord du marasme en 2006 », constate Patrick Huon, président du Comité interprofessionnel de la dinde française (Cidef) dans le dernier rapport annuel du Cidef. Dans ce contexte de défiance, les dindes fermières certifiées (Label rouge ou Agriculture biologique) se font leur place dans les rayons : elles représentent aujourd’hui 20 % des ventes contre 12,5 % en 2003. Malgré tout, la France reste le premier pays producteur européen et exporte aujourd’hui plus du tiers de ses dindes, notamment vers la Belgique, le Luxembourg, la Russie et l’Allemagne.
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