L’atelier "déchets" du Grenelle de l’environnement s’est conclu sur un constat de désaccord sur plusieurs aspects, notamment sur le retraitement des déchets, car de nombreux enjeux politiques, économiques et industriels sont difficilement conciliables. « Nous nous sommes donnés 12 semaines supplémentaires pour travailler », a déclaré, en conclusion, Jean-Louis Borloo, ministre de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables (Medad).
Le cœur du problème n’est pas complètement atteint : si les mentalités en terme de développement durable évoluent - tout le monde s’en réjouit -, les comportements restent malheureusement ancrés dans un mode de consommation dépassé. Tout le monde est concerné, personne n’est mobilisé.
De nombreuses initiatives se sont développées, permettant de mettre en place des filières sélectives, valorisant ainsi les déchets collectés. On peut sûrement mieux collecter, mieux recycler, mais on ne peut forcer chaque individu à adopter la démarche de collectes sélectives. Les déchets valorisables, comme les piles et batteries, qui ne sont pas collectés ne sont du coup pas valorisés et peuvent constituer une menace pour notre écosystème.
Les programmes de sensibilisation et de collectes des éco-organismes se heurtent au problème du temps : plusieurs mois, voire plusieurs années, vont s’être écoulés avant que l’on puisse constater les impacts de ces mesures. Or le temps presse, et cette problématique de recyclage des déchets devient un véritable enjeu environnemental, mais aussi économique, politique, financier et industriel pour les années à venir. Des solutions constructives, efficaces et viables doivent émerger, dans la sérénité, lors de débats mêlant experts et partie prenantes.
Il conviendrait de réussir à intégrer ces « réflexes citoyens » dans les comportements quotidiens des Français, en sensibilisant les enfants, les parents et grands-parents au tri et à la collecte sélective des déchets.
S’il convient d’améliorer le processus de collectes, je crois en l’urgence de l’éducation des consommateurs à certains gestes simples, utiles pour eux, nécessaires et indispensables pour notre écosystème.
La réussite de cette démarche ? Elle passe par un appui complet des pouvoirs publics qui doivent se donner les moyens de veiller et de contrôler l’application de leurs mesures à chaque étape du cycle de la collecte. Sans cette implication forte de l’Etat, nos efforts pour la sauvegarde écologique de notre planète resteront vains.
Les éco-organismes en charge de ces collectes ont saisi l’importance de ces enjeux et tentent aujourd’hui de faciliter la collecte de déchets valorisables, en informant le grand public de la nécessité d’une gestion efficace des déchets. Mais cette démarche ne peut être efficiente que si chacun d’entre nous adopte dès aujourd’hui des « éco-réflexes », et en fait la promotion autour de lui.
C’est en fédérant les énergies aujourd’hui que nous préserverons les ressources naturelles de demain.
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