Quel est votre sentiment global ?
Nicolas Sarkozy a montré une ambition forte sur un certain nombre de domaines. Le problème de l’énergie est placé au coeur de la nouvelle politique environnementale de la France. Et des mesures importantes sont annoncées, comme le moratoire sur les OGM. Mais les traditionnelles contradictions à la française persistent. Par exemple, on met l’accent sur les énergies renouvelables, mais le nucléaire n’est pas remis en cause. Il reste une forte ambiguïté sur les pesticides, en raison du revirement de dernière minute de la FNSEA.
Mais les négociations ne sont pas terminées ?
Oui, on continue à discuter ce vendredi. Un certain nombre de décisions annoncées dans le discours de l’Elysée doivent être clarifiées, notamment les enjeux agricoles et les pesticides. La question des biocarburants n’a pas été abordée, ni celle de la déforestation des zones tropicales. Ce sont des enjeux démocratiques essentiels. Et puis, le Président nous promet un magnifique système de suivi de la mise en place des mesures, mais on ne sait pas du tout comment ça va se passer.
Nicolas Sarkozy se targue de s’être entendu avec vous, les écologistes, alors que ce n’était pas "acquis d’avance" et d’avoir amorcé un "New Deal écologique". Etes-vous aussi positif ?
Il y a des mesures qui vont dans le bon sens. Mais maintenant, on attend une vraie réforme. Nous ne sommes pas dupes sur les effets de manche du Président. C’est grâce à la pression exercée par les ONG que le Grenelle a permis de faire évoluer la question de l’écologie. Et c’est un premier pas. Mais il y a des acteurs qu’il va encore falloir réussir à pousser, la FNSEA notamment et le Medef qui n’a cessé de faire blocage, même par rapport à des questions sur lesquelles ses représentants avaient avancé dans les groupes de travail.
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