Il faut sauver l’alpaga ! Ce mammifère domestique d’Amérique du Sud fait partie avec le cheval turkmène et la brebis rouge du Roussillon notamment des 20% de races d’animaux d’élevage actuellement en voie de disparition. C’est le constat que présente la FAO dans son rapport sur l’état des ressources zoogénétiques de la planète. Au sein’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, on se fait des cheveux blancs pour la diversité des espèces domestiques. Au cours des sept dernières années, au moins 84 races auraient disparu et leurs caractéristiques génétiques se sont évanouies avec elles. Or, des particularités comme la résistance aux maladies ou l’adaptation aux phénomènes extrêmes sont essentielles pour la sécurité alimentaire.
En cause, la préférence donnée au petit nombre d’espèces à rendement élevé, les maladies animales, ou encore la pauvreté, l’instabilité socio-économique et les conflits armés. Et le changement climatique s’ajoute à ces menaces.
Face à un tel constat, l’ambiance n’était pas à la nouba à Interlaken. La FAO y a réuni la communauté internationale du 3 au 7 septembre pour la première conférence sur le sujet. Depuis la Suisse, Alexander Müller, le sous-directeur général de l’organisation a appelé les représentants de plus de 120 pays à un plan mondial d’actions pour les ressources zoogénétiques. Selon lui, « La gestion avisée des ressources zoogénétiques n’a jamais été aussi cruciale. » Les éleveurs présents à Interlaken quitteront la Suisse avec à l’esprit, l’idée que les gardiens de troupeaux sont les premiers gardiens de la biodiversité.
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