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7-08-2007
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Lait en poudre français contre lait de vache burkinabé

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Lait en poudre français contre lait de vache burkinabé
 
Les exportations des pays du nord vers les pays en voie de développement peuvent avoir des effets catastrophiques. Illustration avec deux vaches : une française, une burkinabée.
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Les exportations de produits vers les pays en voie de développement ont des impacts importants sur leur économie. Un exemple au Burkina Faso : 1 Litre de lait local coûte 50% plus cher qu’un litre de lait en poudre importé de France.

Comment est-ce possible, le coût de la vie en France étant bien supérieur à celui du Burkina Faso ? En fait, les Etats européens (et surtout la France) subventionnent massivement leur agriculture, même pour les produits destinés à l’export vers les pays moins riches. Le litre de lait est donc vendu à perte par l’agriculteur européen, qui est renfloué par les subventions.

D’autre part, les méthodes de sélection et d’élevage intensif font qu’une vache française produit entre 6000 et 10 000 Litres de lait/an contre moins de 300 Litres pour la vache burkinabée. Avec plus de 500 tonnes de lait en poudre envoyé par l’Europe au Burkina, c’est un raz de marée de 4 300 000 Litres de lait reconstitué qui se déverse sur le pays. Au final, les éleveurs burkinabés ne parviennent pas à vendre leur lait. Ils ne peuvent en vivre et encore moins faire prospérer leurs troupeaux. L’économie locale est court-circuitée par cette arrivée massive de matière première à bas prix.

Subventions à double-sens

Il en va de même pour de nombreux autres produits (volaille, etc.). Ce fonctionnement dégrade non seulement les économies locales mais aussi la balance commerciale de ce pays plombée par les importations. Pour faire rentrer des devises et équilibrer la balance commerciale, le Burkina Faso exporte des matières premières (majoritairement du coton), mais elles sont à nouveau mises en concurrence avec les producteurs subventionnés qui tirent les prix du marché vers le bas.

Pour résumer, nos subventions détruisent les économies locales et accentuent les déficits macro-économiques des pays en voie de développement. Ce cheminement est d’autant plus vicieux qu’en freinant le développement de moyens de production locaux, on accroît la dépendance aux importations... L’acheminement de centaines de tonnes de denrées alimentaires par le biais des programmes humanitaire ne résout pas davantage le problème.

Voilà pourquoi les gouvernements des pays riches ont le devoir d’arrêter de fausser le marché avec leurs subventions et les habitants des mêmes pays riches, le devoir de se demander si, faire produire jusqu’à 40 Litres de lait par jour à une vache est vraiment raisonnable.

(Crédit photo : paysans à Banfora (Burkina Faso), par Terra Economica)

Sources de cet article

Cet article a été inspiré par le livre "Les pieds dans le plat" - La face cachée de notre alimentation" aux édition Elka. Un livre pour enfants passionnant (pour les adultes aussi).

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Auteure du blog iDée DéDé. Après avoir explosé mes émissions d’émission de CO2 en un an (j’ai pris 20 fois l’avion pour faire le tour du monde), j’ai commencé à me poser des questions sur l’avenir.

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