De loin, c’est une affiche gribouillée. Un coup de stylo à bille ici, un coup de feutre là. Encore un coup des "antipubs". De près, c’est un "4 par 3", tout ce qu’il y a d’authentique : "promo... moins 10%... ouverture exceptionnelle... ". En fait, il s’agit de la dernière campagne de publicité d’une enseigne de bricolage, lancée à l’occasion de la fête des mères. Il aura donc suffi de quelques semaines pour qu’un annonceur reprenne à son compte le "style antipub". Passée maîtresse dans l’art de coller (à) son époque, la publicité aurait donc assez d’estomac pour digérer tous les discours, même les plus critiques à son encontre. Si oui, préparons-nous à une rupture esthétique sur les culs de bus et dans les couloirs de métros, avec le déferlement d’affiches pré-gribouillées. Sinon, gare au haut-le-cœur. Comme le souligne Benoît Devarrieux, lui-même fils de pub, dans les colonnes de L’Express (20 avril 2004), "à vouloir privilégier exagérément la forme au détriment du fond les publicitaires, comme les dirigeants d’entreprise, ont éludé la seule question : celle du rôle et de la place de la marque dans la société de consommation".
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