Et Fox News devint Fox Green

La nouvelle fut aussi spectaculaire qu’inattendue. Et pour une fois, c’est une multinationale qui donne la leçon à la société civile. Rupert Murdoch, le patron de News Corp – le groupe international de médias détenteur de la chaîne Fox News –, vient de lancer son entreprise dans un plan sans précédent de réductions de ses émissions de CO2.

13 tonnes de CO2 dans l’attaché-case

Murdoch, qui a été influencé par son fils James – le patron de la chaîne BskyB, elle-même excellente élève en matière d’empreinte carbone – annonce que l’entreprise qu’il dirige affichera un bilan carbone neutre en 2010, soit dans moins de trois ans. Pour l’occasion, News Corporation a sorti la calculette et s’est mise à nue : on sait désormais que l’entreprise a émis ou contribué à émettre un total de 641 150 tonnes de CO2 en 2006. Cela représente 13,64 tonnes par an et par salarié, soit deux fois l’empreinte carbone d’un habitant de la France en un an !

Murdoch appelle ses équipes à l’action : « D’abord, réduire autant que possible notre consommation d’énergie first. Ensuite, choisir des sources d’énergie renouvelables lorsque c’est économiquement possible. Enfin et en dernier recours, compenser les émissions [de gaz à effet de serre, ndlr] que nous ne pouvons éviter ». Le magnat des médias annonce également vouloir convertir tous les lecteurs et spectateurs auxquels s’adressent les journaux, chaînes de télévision, sites internet et productions cinématographiques du groupe News Corp (Fox News, The Sun, The Times, MySpace, etc.)

Plus fort que "Dobeliou Bush"

Ironie du sort, Rupert Murdoch est né australien et a pris la nationalité américaine en 1985. Ses deux patries sont, parmi les pays riches, les deux seules qui n’ont pas encore ratifié le protocole de Kyoto. Murdoch, dont le groupe détient la très « bushienne » chaîne Fox New fera-t-il plier Dobeliou ?

Quoi qu’il en soit, il apparaît qu’avec Murdoch ou Richard Bronson (Virgin), avec les personnalités politiques de tout premier rang comme Al Gore et Bill Clinton ou les « people » comme Leonardo di Caprio – qui présente à Cannes son documentaire sur le changement climatique – nous assistons à un tournant de l’histoire de la lutte contre le réchauffement de la planète.