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1-05-2009
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Interview

Biodiversité en Europe : "Toujours rien de concret"

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Biodiversité en Europe : "Toujours rien de concret"
 
Lundi 27 avril, une conférence de deux jours a réuni, à Athènes, 230 délégués des États membres de l'Union européenne et des représentants des ONG sur le thème de la biodiversité. Objectif : définir la politique européenne en la matière au-delà de 2010. Ce congrès n'a pas convaincu Sebastian Winkler, responsable de l'opération "Compte à rebours 2010" au sein de l'Union mondiale pour la nature (UICN). Explications.
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- Dans quel contexte s’est déroulé cette conférence ?

A la fin de l’année dernière, Stravos Dimas (commissaire à l’environnement de l’UE) avait, pour la première fois, reconnu officiellement que l’objectif d’enrayer l’appauvrissement de la biodiversité avant 2010 ne serait pas atteint. Pendant la conférence d’Athènes, ce constat a été réitéré. José Manuel Barroso (le président de la Commission européenne) a appelé l’Europe à redoubler d’efforts. Son message était fort.

- Sur quoi la conférence a-t-elle abouti ?

Un plan d’actions en sept points a été adopté, mais sans échéance. Il a néanmoins été question d’aligner les objectifs en matière de lutte contre la perte de biodiversité aux délais adoptés pour la lutte contre le changement climatique : 2020 et 2050.

- Cela vous satisfait-il ?

Je ne trouve pas ça suffisant. J’étais juste avant au G8 de l’environnement à Syracuse, et le message qui en est sorti a été trois fois plus fort. La conférence d’Athènes, elle, a été un peu timide. Pas de mal de négociateurs européens qui opèrent à l’international auraient freiné des quatre fers. Ils ont peur qu’avec un engagement trop fort de l’Europe sur les questions d’environnement, les pays du Sud ne suivent pas lors des prochaines échéances sur le climat. Cela pourrait être une explication du fait que de réelles échéances n’est pas été définies. Et puis, la Commission de l’environnement s’est auto-congratulée sur ce qui avait déjà été fait, notamment sur Natura 2000, "le plus grand réseau d’aires protégées dans le monde et une des plus grandes réussites de la politique européenne de l’UE". On sent qu’ils avaient envie de faire passer un message positif. Les participants ont réussi à améliorer la première version de la communication finale mais ce n’est pas encore suffisant. Rien de concret n’est sorti d’Athènes.

- Et ce rendez-vous est passé inaperçu...

D’abord, la conférence a été préparé très rapidement parce qu’il y avait très peu de temps pour le faire. On dit que Stravos Dimas l’a inscrite à son agenda pour imprimer sa contribution sur ses deux dossiers de prédilection : la biodiversité et avec le changement climatique avant son départ du Commissariat de l’environnement. Et puis le fait qu’elle se soit retrouvée dans le calendrier juste après le G8 de l’Environnement et en même que la réunion, aux Etats-Unis, des 16 pays les plus pollueurs l’a balayé de l’actualité. L’attention des politiques et des médias s’est portée sur Washington et pas sur Athènes.

- Quelles seront les conséquences, pour les pays de l’Union, d’un échec sur cette question de l’enrayement de l’appauvrissement de la biodiversité ?

Concrètement, si on continue comme cela, 6% du PIB sera perdu à cause de l’impact de cette perte de la biodiversité. La conférence, et c’est un point positif, a insisté sur les services que cette richesse naturelle nous rend. Son appauvrissement aurait un impact économique fort. C’est bien qu’à Athènes, on ait lié la crise actuelle et la biodiversité.

En savoir plus :

Une étude de la Deutsche Bank sur les aspects économiques des écosystèmes et de la biodiversité, parue en 2008, conclue que si nous persévérons dans le schéma "business as usual", le déclin de la biodiversité et la perte des services que nous rendent les écosystèmes va s’accélérer. Selon ce rapport, les hommes sont déjà à l’origine de 50 milliards d’euros de dégâts sur les zones terrestres du monde chaque année. Pavan Sukhed, qui a dirigé l’étude estime que "d’ici à 2050, nous allons perdre 11 % d’espaces naturels supplémentaires par rapport à ceux de 2000. Dans des termes économiques, la perte des services rendus par les écosystèmes représentent une perte annuelle de 6% du PIB."

Agenda :

- Parce que les grands espaces naturels encore préservés d’Europe de l’Est sont eux aussi sous pression, l’UICN, organise avec la présidence Tchèque de l’Union, une conférence pour sonner l’alarme, du 26 au 28 mai 2009, à Prague.

Aller plus loin :

- Plus d’infirmations sur l’échéance de 2010 pour stopper l’appauvrissement de la biodiversité sur site compte à rebours de l’UICN : Count down 2010

- Le plan d’actions auquel a abouti la Conférence(en anglais)

A lire aussi dans Terra eco :
Au sujet de la biodiversité, le sujet La nature a-t-elle un prix ?

Sources de cet article

Photo de Sebastian Winkler : © UICN

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