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15-04-2009

La dislocation des glaces inquiète

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La dislocation des glaces inquiète
 
Début avril, au bord de la péninsule Antarctique, une bande de glace retenant une vaste plate-forme glaciaire s'est effondrée. Stéphane Hallegatte, climatologue, et Gaël Durand, glaciologue, analysent la situation pour Terra eco.
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Rappel des faits : le 3 avril dernier, l’Agence spatiale européenne (ESA) diffusait des images satellitaires de la péninsule Antarctique montrant la dislocation d’un pont de glace retenant la plaque Wilkins, une grande plate-forme glaciaire du "continent blanc". La rupture de ce pont d’une quarantaine de kilomètres de long augure de nouvelles dislocations de cette plaque à l’Ouest du pôle Sud.

Comment s’explique cet événement et est-il le signe d’un réchauffement climatique plus rapide que prévu ?

Gaël Durand : La dislocation des calottes glaciaires est un phénomène tout à fait naturel. Les calottes se forment par accumulation de neige. La glace ainsi créée flue vers le bord du continent et se casse. On appelle cela le "vêlage d’icebergs". Ces événements, en eux-mêmes, sont tout à fait normaux. En revanche, leur répétition posent question.

Stéphane Hallegate : Ce n’est pas le signe d’un réchauffement climatique plus rapide que prévu mais celui que la réponse des pôles aux changements de température est plus forte que prévue. En même temps, il ne faut pas accorder trop de poids à un événement (même spectaculaire) : c’est l’évolution sur plusieurs décennies qui a du sens, pas le détachement d’une bande de glace, qui peut se produire n’importe quand.

Gaël Durand : Toute la question est de savoir si l’accélération de ces dislocations est un processus normal ou non. On pourrait supposer que la calotte se purge par à-coups et qu’ensuite les dislocations s’arrêteraient. Mais nous n’avons pas de suivi par satellite des calottes glaciaires depuis suffisamment longtemps (seulement une vingtaine d’années) pour comparer. Bien sûr, les températures ont augmenté plus vite qu’ailleurs au niveau des pôles. Cela laisse supposer qu’il existe un lien de cause à effet entre le réchauffement et ces dislocations, mais on ne peut rien affirmer. Nous avons de fortes présomptions, je le concède.

Cette dislocation peut-elle avoir un impact sur l’élévation du niveau des mers ?

Gaël Durand : Non, parce que la plate-forme qui s’est détachée flottait déjà sur l’océan. Elle contribuait donc à son élévation avant la rupture. Maintenant, si elle fond, ça ne change rien. Faites l’expérience avec un glaçon, c’est exactement la même chose. Ce sont les glaces qui s’écoulent du continent dans les baies qui contribuent à l’élévation du niveau des mers.

La fonte des glaces influe-t-elle - et si oui de quelle façon - sur la France ?

Stéphane Hallegate : D’abord, il faut dire que le climat est un système, et que ce qui se passe à un endroit influe forcément sur le globe dans son ensemble. De manière plus précise, la conséquence la plus importante de la fonte des glaces continentales est la montée du niveau de la mer : une fonte plus rapide signifie une montée de la mer plus rapide, qui a des conséquences fortes sur les côtes, y compris françaises.

Gaël Durand : La Camargue est sans doute la zone la plus menacée chez nous. Mais si on a déjà observé une élévation du niveau des mers de quelques millimètres, difficile de dire précisément dans quelles mesures celle-ci va continuer. On parle de quelques centimètres à un mètre sur un siècle. Dans tous les cas, cela un implique un réaménagement de nos infrastructures portuaires.

En savoir plus :
- Stéphane Hallegatte est économiste au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired) et ingénieur climatologue pour Météo France

- Gaël Durand est chercheur au Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement (LGGE)

- Cette animation de l’Agence spatiale européenne montre cliché par cliché l’évolution de la zone.

A lire sur Terra eco :
- Rencontre avec Claude Lorius, le père de la glaciologie française.

Sources de cet article

Photo : Image de l’observatoire de la Terre, prise le 6 avril 2009 par le satellite Aqua de la Nasa. © Earth Observatory/NASA

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