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6-04-2009
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Interview

"Carrefour" du développement durable ?

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"Carrefour" du développement durable ?
 
A l'occasion de la semaine du "développement durable", Terra Eco a voulu savoir ce que peut signifier cette formule dans une (très) grosse boîte. Véronique Discours-Buhot, directrice du développement durable du groupe Carrefour, nous répond.
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- Quand le groupe Carrefour a-t-il engagé sa politique du développement durable ?

Nous avions déjà des actions en ce sens avant même qu’on ne parle du concept du développement durable. Et finalement, on pourrait ranger pas mal de choses que nous avions entamé dans cette catégorie. Par exemple, en 1992, nous avons lancé les Filières Qualité Carrefour avec un cahier des charges comprenant des critères environnementaux et sociaux. C’est un des premiers engagements forts que nous avons pris en matière de développement durable. Autre exemple : en 1996, selon le principe de précaution, nous avons pris la décision d’exclure les OGM de nos produits à marque propre et premiers prix. Déjà à cette époque, nous commencions à dialoguer avec des ONG de protection de l’environnement.

- Dans votre rapport annuel, on peut lire que Carrefour s’est donné pour mission "d’encourager les gestes citoyens depuis les fournisseurs et producteurs partenaires jusqu’aux clients", de quoi s’agit-il ?

En ce qui concerne les fournisseurs, nous avons mis en place, en 2006, quelque chose de très fort avec ceux qui alimentent nos marques propres : un outil informatique d’autodiagnostic, composé d’une grille de 49 critères élaborés avec le WWF, qui leur permet d’évaluer leur démarche de développement durable et de partager les bonnes pratiques.

- Mais cette démarche n’est pas obligatoire ?

Non. Nous nous ne voulions pas que ce soit une contrainte de plus pour eux. Ce sont en grande partie des PME qui ont peu de moyens et compétences en interne sur ces questions. Et il s’agissait bien, pour nous, d’une démarche d’accompagnement et non pas de contrôle. Lui donner un côté coercitif aurait été une erreur. Finalement, beaucoup des fournisseurs qui ont utilisé cet outil l’ont trouvé très intéressant et y ont gagné.

- Combien, finalement, se sont engagés dans la démarche sur la globalité ?

La démarche a eu du succès. En 2007, 212 fournisseurs se sont évalués et en 2008, 35% des 1562 fournisseurs sont allés au bout de l’exercice.

- Trouve-t-on des produits de consommation durable dans les rayons de Carrefour ?

Nous avons une gamme Carrefour Agir qui se décline en Agir Bio : des produits labellisés agriculture biologique, Agir Eco Planète : des produits qui préservent la planète, Agir Solidaire : issus du commerce équitable et Agir Nutrition : pour préserver le capital santé. Avec cette gamme, nous donnons la possibilité au consommateur d’agir, justement. Nous avons également une offre étoffée de produits de consommation durable en marques nationales.

- Combien de références cela représente-t-il par rapport au nombre total de références dans vos magasins ?

Autour 400 pour la gamme Agir, et 2000 au total avec les marques nationales. Oui, c’est donc probablement peu au regard des 80 000 références par magasin dont 20 000 en marques propres. A terme, les gammes s’étofferont, mais nous ne cherchons pas à élargir nos gammes à tout prix. Nous voulons des produits qui respectent un vrai cahier des charges durable, dont les vertus sont véritablement écologiques. Et ça ne se trouve pas en claquant des doigts.

- La grande distribution est souvent montrée du doigt pour les horaires comprimés de ses caissières. Que faites-vous pour améliorer les conditions de travail de vos employés ?

Je suis heureuse que vous me posiez cette question parce que ce sujet fait souvent la Une des journaux. Mais si on ramène le nombre de couacs qu’il peut y avoir au nombre de salariés (Carrefour a presque 500 000 collaborateurs dans le monde et c’est le premier employer privé en France), il est fort probable que nous soyons largement en dessous des moyennes. En plus, les conditions sociales chez Carrefour se situent au-dessus des conventions cadres signées par la distribution. Par exemple, nous donnons le choix à toutes caissières en temps partiel de passer en temps complet en travaillant sur d’autres postes, en rayons par exemple. Cela leur permet aussi de changer de position. Mais, vous savez, toutes ne le souhaitent pas.

- Cette possibilité est-elle offerte à toutes les caissières des magasins Carrefour dans le monde ?

Non, ce choix n’est donné qu’aux caissières des hypermarchés France. Chaque pays a ses propres conventions du travail.

Lire aussi :
- Carrefour assume sa schizophrénie
- Qui sont les "Mr. Propre" des multinationales ?
- Grande distribution : le carbone en quête d’étiquette

Sources de cet article

Photo : Campagne d’affichage de Carrefour pour faire connaître la gamme Agir (avril 2007)

En savoir plus :
- La page développement durable du site Carrefour

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