Il y a au moins deux bonnes raisons de voir Citizenfour, documentaire qui retrace l’organisation de la fuite d’informations qui provoqua un scandale mondial sur les activités de surveillance de l’Agence nationale de la sécurité américaine, la NSA. La première, c’est qu’on y comprend les rouages de la surveillance généralisée pratiquée ou praticable par les agences publiques de renseignement et les entreprises privées détentrices de données. Alors que la loi sur le renseignement vient d’être votée en France dans l’indifférence générale, comprendre ces enjeux est essentiel. Cette dernière loi a d’ailleurs été critiquée par Edward Snowden, aujourd’hui réfugié en Russie : « Tout le monde s’accorde à dire que ces programmes (de surveillance pour lutter contre le terrorisme, ndlr) n’ont pas amélioré la sécurité, et s’ils l’ont fait, c’est au prix d’une dégradation inacceptable de nos droits », déclarait-il au Guardian à propos de la loi. La seconde raison est que l’on accède à la cuisine interne d’une enquête qui mobilise un lanceur d’alerte. Tourné dans le huis clos d’une chambre d’hôtel de Hong Kong, le film dévoile la construction des preuves et les motivations de Snowden, dont la réalisatrice parvient à tirer un portrait sensible. A cela s’ajoute l’esthétique formelle d’un thriller, qui rend palpable le risque encouru par tous.
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