Il est loin le temps où l’on comptait les mois en « r » pour savoir si on pouvait se ruer sur les huîtres. Car aujourd’hui, les estivants se pourlèchent des huîtres dites « des quatre saisons ». Ce mollusque est sorti d’un labo de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer). A la fin des années 1990, les chercheurs ont breveté des huîtres tétraploïdes, à quatre chromosomes au lieu de deux. Chaque année, les écloseries en croisent quelques-unes avec des huîtres classiques, à deux chromosomes, et obtiennent des huîtres triploïdes, à trois chromosomes. Ces dernières, qui représentent un tiers de la production française, sont stériles : elles ne présentent donc pas de laitance l’été. Mais voilà, elles commencent à faire flipper. L’asso Ostréiculteur traditionnel les accuse d’affaiblir le cheptel et de rendre l’huître naturelle plus sensible aux virus. Certains craignent un scénario à la Monsanto, avec des ostréiculteurs pieds et poings liés aux écloseries. Enfin, comme elles sont disponibles toute l’année, la surproduction menace. Alors que le brevet de l’Ifremer tombera dans le domaine public à la fin de l’année, le débat promet d’être iodé.
Citronnons sobrement et gobons.
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