Interview de Quentin Browell, directeur adjoint de l’Association internationale du transport aérien (Iata), qui représente 230 compagnies aériennes.
Que pensez-vous de cette nouvelle législation ?
Iata soutient le système d’échanges d’émissions mais cela doit se faire au niveau mondial, de manière juste et efficace. Sans accord international, cela suscitera des batailles juridiques entre l’Union européenne et des pays comme les Etas-Unis par exemple, qui estiment que ce système d’échanges de quotas d’émissions est illégal. L’Europe a choisi la mauvaise approche, mais aussi le mauvais moment, puisque le baril de pétrole tourne désormais autour des 145 dollars. C’est une taxe punitive mise en place par des politiciens qui veulent se montrer « verts ». La seule voie à suivre est celle envisagée par les auteurs de Kyoto qui ont prévu un système global d’échanges de quotas d’émissions, négociée par l’intermédiaire de l’Organisation d’Aviation Civile Internationale (l’OACI).
Quel est le manque à gagner pour les compagnies ?
Les pertes sont estimées à 3,5 milliards d’euros en première année d’opération, c’est-à-dire en 2012. Et cela pourrait monter à 13 milliards d’Euros en 2020.
Quelles seront les conséquences pour les usagers ?
La Commission européenne estime qu’avant 2020, les frais supplémentaires pour les usagers s’élèveront entre 4 à 39 euros par vol, selon la distance. Mais chaque compagnie aérienne devra déterminer comment elle peut s’arranger de ce fardeau supplémentaire imposé par la Commission européenne, et combien elle facturera les passagers.
Quel est votre objectif en matière de développement durable ?
Nous avons une stratégie reposant sur quatre piliers pour lutter contre le changement climatique. A terme, il s’agira de construire un avion zéro émission de CO2. Nous avons défié l’industrie aéronautique pour qu’elle réalise cet objectif d’ici 50 ans.
(Crédit photo : Photo-libre.fr)
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