Ne dites plus "je me suis fait licencier", mais "je me suis fait décruter". Le décrutement est, pour les heureux élus, une manière d’aboutissement de leur passage dans l’entreprise. Pour être précis, les responsables de ressources humaines emploient décrutement en lieu et place de l’anglais outplacement, technique qui consiste à (tenter de) reclasser dans une autre crémerie un salarié dont on veut "se séparer". Pour l’ex-salarié, le décrutement est donc une façon de bien réussir son licenciement, de rester "glamour" dans l’adversité. Plus qu’une mode, le décrutement relève du phénomène de société. S’il existait une Fédération française des décrutés - enseigne située à mi-chemin entre la porte de l’entreprise et le seuil de l’ANPE -, celle-ci enregistrerait depuis deux ans un nombre croissant de licenciés. Dernièrement, GIAT, Yoplait, TAT Express, ST Microelectronics, Tati, Air Littoral, Altadis, Merck, Atofina, Cap Gemini et Tiscali, pour ne citer que quelques-uns des plans sociaux annoncés depuis l’automne dernier, ont décidé de décruter quelque 8 000 de leurs salariés.
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