La Mère des méduses doit s’en frotter les tentacules de bonheur. Fait rarissime dans le monde animal, l’activité humaine et ses répercussions sur le milieu profitent à toute une espèce.
« Les populations de méduses explosent partout, confirmait à l’AFP Jacqueline Goy, chercheuse à l’Institut océanographique de Paris. Or, la méduse est un excellent marqueur de l’environnement. Plus elle est présente, plus cela veut dire que le milieu s’est modifié. »
Habituellement, le cycle de prolifération de la bestiole dure entre 5 et 6 ans. Mais l’été 2008 sera la 8ème année consécutive. Une conséquence directe de la sur-pêche, d’après les scientifiques. La disparition de ses prédateurs (thon, requin, tortue des mers) et de ses concurrents poissons dans la chasse au zooplancton est une bénédiction pour la méduse.
Mais une nouvelle hypothèse fait jour : le réchauffement de la planète serait (enfin) un avantage pour des êtres vivants. La hausse des températures allongerait ainsi la durée de reproduction des Pelagia Noctula –très présente en Méditerranée- et autres cnidaires.
Traquer l’envahisseuse
900 espèces de méduses baignent dans les mers et océans de la planète, et toutes ne sont pas dangereuses pour l’homme. Leur présence en grand nombre pose surtout problème dans les centrales nucléaires, dont les systèmes de refroidissement peuvent se bloquer, les usines de désalinisation ou les piscicultures.Et bien évidemment, sur les sites touristiques. L’an dernier, la ville de Canne s’est vue obligée de poser des filets pendant trois mois pour protéger ses baigneurs : une opération à 80 000€.
Difficile de prévoir les échouages de méduses, dont les bancs sont poussés par le courant et les vents marins. Deux associations se sont pourtant lancées dans le projet, grâce à des bateaux censés surveiller les essaims. Objectif à terme : mener un suivi par satellite. Un bon moyen de savoir quelles plages rayer de sa liste de destinations pour les vacances.
(Crédit photo : Hans Hillewaert)
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