L’histoire du bambou et du béton, c’est un peu comme la fable de La Fontaine Le Chêne et le roseau, où le roseau plie, mais ne rompt pas… En effet, en Chine par exemple, les maisons en bambou s’avèreraient plus résistantes aux tremblements de terre. Suite au séisme du 12 mai dans la zone du Sichuan, (qui a fait plus de 80 000 morts et blessés mais aussi 15 millions de déplacés), le gouvernement chinois va devoir engager d’énormes travaux de reconstruction. Il a annoncé qu’il mettrait sur la table 10 milliards de dollars rien qu’en 2008.
Mais en quoi seront reconstruites les habitations ? Certains ont déjà leur idée. C’est le cas du Réseau international de recherche sur le bambou et le rotin (Inbar) qui espère bien relancer l’utilisation du bambou pour les constructions à venir. Mais ce n’est pas gagné. Même si certaines minorités chinoises, comme les Dai, vivent dans ce genre de maisons, « le bambou n’est toujours pas accepté comme un matériau de construction moderne en Chine », regrette l’un des chefs de projet de l’Inbar, Shayam Paudel. Pourtant, il y a quelques semaines, cette organisation a reçu sa première subvention de 150000 dollars pour mettre sur pied au moins 50 maisons en bambou en guise d’abris d’urgence, dans des zones dévastées du Sichuan.
Écolo et léger
Légères, flexibles, mais également très solides et bon marché, ces longues tiges vertes sont déjà largement utilisées pour les échafaudages des gratte-ciels en Asie. En 2004, des tests d’une organisation britannique, l’Association pour le développement et la recherche du bois, ont montré que des bâtiments en bambou pouvaient résister à des séismes d’une magnitude de 5 sur l’échelle de Richter. Par ailleurs, quand les logements en béton s’écroulent, les dégâts sont importants. Alors que cette plante à tige creuse, elle, est beaucoup plus légère. En Chine, les bambouseraies poussent un peu partout, et sont beaucoup plus productives qu’une forêt. Une fois plantés, il faut attendre seulement entre trois et cinq ans avant de les récolter. Selon les calculs de l’Inbar au Costa Rica, pour construire 1000 maisons en bambous, il faudrait 70 hectares de plantations. Alors que pour des maisons en bois, 600 hectares de forêts doivent être détruites. Enfin, eux aussi font leur BA pour l’air de notre planète puisqu’ils capturent au moins quatre fois plus de CO2 qu’une forêt de jeunes arbres.Crédit photo : www.biolib.de
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