Mayotte rêve à son parc naturel marin

Surnommée l’île aux parfums, Mayotte doit aujourd’hui gérer un développement économique rapide. Or ni la culture locale (des traditions africaines et musulmanes), ni les infrastructures ne sont prêtes à prendre en compte l’augmentation exponentielle de la consommation de produits industriels "occidentaux" et donc de la pollution dite "domestique". Pendant longtemps, les déchets étaient même jetés sur les plages ou directement dans la mer, et les carcasses de voitures finissaient dans la nature. Et pour cause, cette petite île de 374 km² ne possède aucune industrie métallurgique capable de recycler de tels déchets.

Une détérioration du lagon visible dès 1983

L’idée d’un parc naturel n’est pas nouvelle puisque Mayotte est entourée d’une barrière de corail considérée comme le deuxième plus grand lagon du monde (1556 km²). Il est possible d’y observer de multiples espèces de poissons, de mammifères marins ou de coraux. Le site est également réputé un havre pour la reproduction et la mise bas des baleines à bosse. Mais les pratiques agricoles, l’urbanisation des pentes ou du littoral, le tourisme et la déforestation participent à la dégradation des récifs. Dès 1983, des missions ont établi une détérioration très importante du récif corallien (Etat des milieux à Mayotte). Aujourd’hui, le gouvernement se décide donc à lancer un comité de pilotage d’étude du parc naturel marin. Cette politique de création d’aire maritime protégée a été inaugurée en octobre 2007 avec la naissance du parc naturel marin d’Iroise. Objectif de l’Etat : 6 parcs marins d’ici 2012.

Crédit photo : Solenne Legeay