Course verte pour la Maison blanche

Difficile de trouver plus frileux que Dobeliou sur la question du changement climatique. Bien que le président républicain ait reconnu du bout des lèvres la réalité du phénomène, il s’est toujours refusé à ce que soient imposés aux Etats-Unis des objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Quel que soit le candidat qui s’imposera en novembre, l’année 2009 marquera de toutes évidences un tournant dans la politique environnementale des Etats-Unis. L’environnement est déjà sur les lèvres de tous les présidentiables. Que proposent-ils ?

Go Green

Dans le camp démocrate, il n’y a pas à tortiller, les copies d’Hillary Clinton et de Barack Obama sont plus ou moins les mêmes. Ils soutiennent tous deux le principe d’un marché du carbone. Ils se sont tous deux fixés le même objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (80% d’ici à 2050 par rapport au niveau de 1990). Et tous deux veulent que la part de l’électricité produite à partir de sources renouvelables atteigne 25% d’ici à 2030. Ils s’accordent également sur des normes plus strictes d’émissions de polluants pour l’industrie automobile.

Une différence tout de même : leurs priorités. La dépendance énergétique, leitmotiv de la candidate Clinton, arrive toujours en tête du chapitre environnemental de ses discours. Mme Bill Clinton voudrait réduire de deux-tiers les importations de pétrole d’ici à 2030. Barack Obama, lui, insiste sur les énergies nouvelles. Il tient notamment au développement d’une deuxième génération de biocarburants. Petit plus en forme de marketing écolo pour Hillary Clinton : la sénatrice de l’Etat de New York compenserait toutes les émissions de gaz à effet de serre liées à sa campagne.

La cause climatique n’est pourtant plus la chasse gardée des démocrates aux Etats-Unis. D’ailleurs, John McCain, le favori du camp républicain, n’est autre que l’un des pères du premier projet de loi américain destiné à combatte la pollution. Le sénateur de l’Arizona, qui s’est prononcé contre le manque d’action du gouvernement Bush sur la question, soutient lui aussi le système de marché du carbone. Il tient également à réduire la dépendance énergétique des Etats-Unis aux énergies étrangères. Et le nucléaire serait selon lui une alternative idéale. Une position plus franche que ses homologues démocrates sur la question. Barack Obama, soutient vaguement "certaines utilisations" de l’énergie nucléaire. Quant à Hillary Clinton, elle ne se prononce pas, partagée entre l’intérêt de cette source d’électricité "propre" et le risque que des centrales nucléaires deviennent la cible potentielle de potentiels terroristes.