Une ville verte au pays de l’or noir

Masdar, la ville zéro carbone, zéro déchets, zéro voitures sortira du sable en 2013. Elle sera située près de la mer et à deux pas d’Abou Dhabi, la capitale de l’émirat arabe du même nom. Le projet de construire la première ville zéro émissions de CO2, initié par le gouvernement en 2006, passera de l’utopie au réel dès le mois prochain puisque c’est en février que débuteront les travaux. Si tout va bien, 50 000 habitants circuleront dans ces 6 kilomètres carrés d’ici sept ans. Mais certainement pas en voiture, les concepteurs ne veulent pas voir l’ombre d’un pneu dans la cité. Non, à Masdar, tramways et autres transports automatiques seront rois. Il y en aura même de très futuristes. "Ce sont comme des ascenseurs à l’horizontale. Vous indiquez où vous voulez aller et ils vous y conduiront", a expliqué l’AFP Khaled Awad, directeur du projet de la Société d’Abou Dhabi pour les énergies du futur (ADFEC).

Pétrodollars

Sur la maquette, Masdar City ressemble un peu à une puce électronique. C’est que tours et gratte-ciels ont été bannis. Il y a aussi ces reflets métalliques sur le toit : des panneaux photovoltaïques. La ville en est couverte. Les concepteurs ont tout misé sur l’énergie solaire. Il va sans dire que dans le désert, le potentiel d’ensoleillement est considérable. A tel point que le programme Masdar, "source" en arabe, prévoit aussi la construction d’une centrale solaire de 100 mégawatts, qui sera ensuite portée à 500 mégawatts, pour un coût de 350 millions de dollars. Et ce n’est rien à côté des 15 milliards de dollars que le prince héritier d’Abou Dhabi, cheikh Mohammad ben Zayed Al-Nahyane a annoncé vouloir investir dans l’ensemble du projet. L’émirat place ses pétrodollars dans les énergies renouvelables. Surprenant de la part d’un des plus importants pays exportateurs de pétrole. Mine de rien, Abou Dhabi a encore 150 ans de brut devant lui. Mais comme d’autres pays producteurs, les Emirats ont décidé de ne pas mettre tous leurs oeufs dans le même panier. Les occidentaux ne sont pas seuls à cherche à diminuer leur dépendance au pétrole.