Que pensez-vous de ce plan Climat ?
Il est réaliste. Moins 20% d’ici à 2020, ça tient la route. Le point le plus important, c’est que l’Europe donne un signal fort. En adoptant ce plan alors qu’il n’y a pas eu d’accord international, elle démontre par les actes qu’elle croît que le défi de la lutte contre le réchauffement climatique est important. Cette initiative permet enfin de sortir du schéma "après vous" dans lequel se trouve la communauté internationale, où chacun attend que l’autre bouge le premier. L’Europe est un des plus gros émetteurs mais certainement pas le seul. Réduire seuls nos émissions de 20% ne servirait à rien. Il faut que les autres grandes puissances s’y mettent aussi. On a besoin d’un accord. L’enjeu est de débloquer les négociations. En prenant cette initiative, l’Europe se pose en leader et espère entrainer tout le monde dans sa suite.
Les mesures proposées vous paraissent-elles suffisantes ?
L’essentiel du texte est satisfaisant. Faire passer les objectifs d’émissions des secteurs industriels au niveau communautaire et non plus seulement national est plus cohérent avec le marché européen tel qu’il existe. C’est un vrai progrès. Mettre une partie des permis d’émissions aux enchères est une autre avancée importante. L’Europe montre qu’elle est prête à imposer des contraintes à ses industriels. Mais elle prévient que son marché ne restera pas éternellement ouvert à ceux qui ne sont pas prêts à faire les mêmes efforts.Les industriels trouvent le plan trop rigoureux. Qu’ont-ils à y gagner ?
20% c’est ambitieux. Pour y parvenir, il faudra innover. J’espère que ça va les pousser à investir en recherche et développement. Nous devons avoir un leadership technologique. Le jour où tout le monde s’y mettra, et ça arrivera, que ce soit dans deux ans ou dans dix ans, le retour sur investissement sera colossal. Ils ont beaucoup à y gagner.
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