C’est l’automne, les hêtres, érables, chênes et autres arbres qui nous entourent se parent de leurs plus belles couleurs, le soleil ne cesse de briller comme pour mieux faire oublier sa grève estivale, et les cerfs brament toute la nuit, alors que notre fille de 9 mois ne commence, elle, qu’à 5 heures du matin. Bref, nous sommes heureux (et un peu fatigués quand-même) dans nos Pyrénées.

Jeanne a eu du mal à retrouver du travail, nous sommes dans un des rares coins qui ne semblent pas avoir besoin d’infirmiers, dommage... Mais elle commence à faire des remplacements en maison de retraite à la fin du mois.

Nous avons tenu sur un seul salaire depuis le printemps, et c’est un bel enseignement. Ce que nous gagnerons en plus nous servira à commettre quelques écarts un peu trop impossibles ces derniers mois, et à remplacer progressivement une partie de nos équipements électro ménagers pour en prendre de plus économes. Nous espérons cependant que l’essentiel ira à l’épargne, car nous sommes à la recherche d’un terrain pour y (faire) construire la maison écologique de nos rêves (et/ou de nos moyens…). Pas question de revenir sur ce que nous avons appris de cette période de restriction : nous voulons continuer à ne consommer que l’essentiel, à fabriquer ce qu’on peut, à vivre en cohérence avec nos idées en somme. Hélas, nous nous sommes résolus à acheter une deuxième voiture, l’isolement et l’absence de transports publics nous y contraignent pour l’instant. Mais revenir à une voiture sera un objectif à moyen terme, avec peut-être une voiture partagée avec des voisins, quand nous serons dans un contexte plus propice.

Nous allons déjà proposer à notre hameau de bâtir un poulailler partagé. Le petit poulailler mobile que j’ai fabriqué a accueilli ses deux habitantes, mais le renard rode et nous ne pouvons les sortir en dehors de notre surveillance sous peine de les livrer aux crocs du goupil. On envisage donc d’en fabriquer un plus grand, avec un parc. Mais pour que les contraintes, les coûts et les œufs puissent être partagés, on va voir avec les voisins si ça les intéresse. On pourra peut-être ensuite envisager de partager des outils notamment. Nous avons fait un apéritif de hameau cet été, et l’initiative a été très appréciée par la dizaine d’habitants, notamment les plus anciens. Depuis, il n’est pas rare qu’ils nous ramènent quelques fruits et légumes « en trop ».

Je n’ai pas trouvé le temps de m’initier à l’apiculture, contrairement à ma résolution de début d’année. Le travail, et notre petite, m’ont occupé plus que je l’avais imaginé (pour mon plus grand bonheur). J’espère pouvoir le faire l’an prochain, d’autant que les abeilles ariégeoises ont semble-t-il encore plus besoin de soutien que leurs cousines, pourtant déjà durement touchées.

Je vais m’investir dans l’association « Monnaie O9 » qui a lancé le Pyrène, une monnaie locale. Je trouve l’initiative vraiment pertinente, je vous tiendrai au courant.

Je vais aussi suivre de près le lancement d’Enercoop Midi-Pyrénées, étant déjà sociétaire d’Enercoop au niveau national.

Petit à petit, nous rencontrons de plus en plus de monde, notamment sur le marché. Notre intégration sur ce territoire est en marche.

La reprise du travail de jeanne marque notre retour à la normale, une nouvelle normalité, toujours dynamisée par nos questionnements et nos tentatives, enrichie par nos réussites et nos échecs. Oui, nous sommes bien dans nos Pyrénées automnales. Le bois est coupé, rangé séché, l’hiver peut arriver, nous sommes prêts.