Comment réparer à moindre coût les dégâts d’une marée noire ? Après l’explosion en avril 2010 de la plateforme Deep Water Horizon au large de la Louisiane, des chercheurs de la Texas Tech University ont lancé des tests tous azimuts pour trouver l’absorbant miracle. Sur les paillasses de leurs laboratoires, la laine et la paille d’orge se sont inclinées devant l’incontestable supériorité du coton.
Imbattable, un kilo de coton brut non traité - plutôt bon marché - absorbe et retient 65 kilos de pétrole. Comparé au Corexit, ce solvant toxique utilisé massivement, depuis l’Exxon Valdez en 1989, pour disperser les hydrocarburants, le coton biodégradable serait d’une douceur incomparable pour l’environnement. Une bonne excuse pour vidanger son pétrolier l’esprit léger ? Bien sûr que non ! Après le bœuf, le coton est l’une des productions agricoles les plus gourmandes en eau. Ainsi, pas moins de 5263 litres sont nécessaires pour obtenir un kilo de ouate. C’est dix fois plus que pour un kilo de blé ou de pommes de terre.
De quoi se laisser tenter par un petit jeu de multiplications : pour absorber les 780 000 tonnes de pétrole déversés dans le golfe du Mexique, il aurait fallu 12 000 tonnes de coton, dont la production aurait elle-même nécessité quelque 63 milliards de mètres cubes d’eau. 63 milliards de mètres cubes c’est l’équivalent de toute l’eau consommée en France pendant six mois.
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