Au Guatemala, protéger la forêt tue

Qu’importe les écologistes ! Au Guatemala, les exploitants de minerais, de bois et de bétail font la loi. Les forêts guatémaltèques, deuxième poumon du continent après l’Amazonie, perdent 101 000 hectares, soit près de dix fois la superficie de Paris, chaque année. Quant aux gardes forestier chargés de les protéger, ils sont eux aussi décimés.

Ces vingt dernières années, selon le Centre d’action légale, environnementale et sociale du Guatemala (CALAS), 46 gardes nature ont été assassinés, sans que les auteurs de ces crimes ne soient identifiés. Les associations de protection de l’environnement dressent également leur funèbre bilan : la fondation pour la conservation de la nature Fundaeco, a perdu sept de ses membres et subi deux attentats en une décennie. Et la violence ne s’arrête pas là. Selon le directeur du CALAS « chaque personne qui défend ses terres est menacée » .

Seule solution pour les associations : un retour de l’État dans ces zones de non droit. Mais à en croire le quotidien espagnol el País, cette reprise en main ne va pas de soi pour le gouvernement d’Otto Pérez Molina. Au contraire, depuis l’élection du général à la retraite en janvier dernier les « associations écologistes sont considérées comme criminelles voire terroristes ».

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