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29-06-2009
Mots clés
Technologie
Energies
Electricité
Afrique

Marc Vergnet, le cow-boy de l’éolien

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Son terrain de jeu : les îles à cyclones et les coins retirés. C’est là que cet industriel français plante les éoliennes rabattables qu’il a inventées.
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Son Far West à lui, ce sont les terres du bout du monde. Il y dompte le vent et se joue des cyclones. Marc Vergnet, pédégé du groupe orléanais qui porte son nom, a inventé un mot pour définir son activité : le « Farwind » ou comment planter des éoliennes dans les coins les plus reculés du globe. Ne les cherchez pas au Cap Corse ou à la pointe du Finistère. L’industriel français, le seul du secteur à produire des éoliennes de la conception à la fabrication, monte ses machines sur des territoires isolés et difficiles d’accès, des zones cycloniques, dans des pays émergents et sous-équipés en infrastructures. De Fidji au Vanuatu, en passant par la Guadeloupe, la Martinique, Cuba, l’Australie et la Nouvelle-Calédonie, il en a installé 500. « Notre mission est prétentieuse, sourit-il. Il s’agit d’apporter de l’eau et de l’énergie partout et pour tous. »

Comme le cœur humain

Cet ingénieur agronome de 67 ans, « africain de cœur » comme il se décrit lui-même, s’est d’abord frotté au développement au Burkina Faso. Fonctionnaire à la Société française d’études thermiques et d’énergie solaire (Sofretes) puis à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), il est confronté dans les années 1970 aux grandes sécheresses sahéliennes et invente l’hydropompe, une pompe à eau à système hydraulique qui s’inspire du fonctionnement du cœur humain. Aujourd’hui, 80 000 villages sont équipés de sa machine, toujours commercialisée par la société.

Quand, au début des années 1990, il décide de se lancer dans l’éolien, Marc Vergnet abandonne presque naturellement la France à ses concurrents. L’Hexagone est tout acquis au nucléaire. Lui se tourne vers des populations très dépendantes d’une énergie pétrolière coûteuse. « Pour ces gens, le kilowattheure a une tout autre signification que pour nous. Là-bas, ça veut dire développement, indépendance énergétique ! » Ce pionnier aborde des îles où soufflent des vents réguliers, et sur lesquelles s’abattent aussi, plusieurs fois par an, des cyclones destructeurs. La société met alors au point une éolienne bipale dont le mât se rabat grâce à ses haubans – un peu comme sur un bateau – en cas d’alerte météo. La tactique du roseau contre celle du chêne.

Rumeurs de requins

En 1993, sur l’île de la Désirade, en Guadeloupe, l’ingénieur monte pour la première fois son engin révolutionnaire. L’île dépend alors uniquement d’une centrale au diesel de 350 kW qui consomme près de 600 tonnes de gazole par an, acheminé par bateau, avec des problèmes de stockage. En bon pionnier, Vergnet passe des mois à transporter des boulons dans son sac à dos et à dormir sous ses machines. Des rumeurs sur les requins attirés par le bruit des pales sont vaincues à coups d’études scientifiques et de réunions arrosées de rhum. Jusqu’à ce que douze aérogénérateurs d’une dizaine de kW chacun soient raccordés à la centrale thermique. « On a prouvé qu’on pouvait cracher du vent dans le réseau existant ! », se rappelle-t-il.

La centrale éolienne permet une économie d’environ 220 tonnes de gazole par an et le prix du kWh éolien est inférieur au prix de celui produit à partir du diesel. Depuis, les machines Vergnet, dont certaines atteignent aujourd’hui 275 kW, fournissent 10 % de la production électrique de Guadeloupe. Et dans la zone tropicale, les éoliennes bipales ont survécu à une centaine de coups de tabac et surtout à une quinzaine de cyclones sérieux. « 350 km/h à Cuba ! », se réjouit-il.

Préparation intensive

Ces éoliennes démontables ont également ouvert de nouveaux horizons au précurseur, le transport de celles-ci, moitié moins lourdes que les tripales traditionnelles, ne nécessitant pas de convoi exceptionnel. Ainsi, le nouveau Far West du Farwind se nomme Ethiopie, dont les centaines de kilomètres de piste en mauvais état ne supportent que du matériel léger. En octobre, le groupe a signé un contrat avec la Compagnie éthiopienne d’énergie électrique EEPCo. Au menu, la vente et l’installation de 120 éoliennes sur trois ans, qui devraient donner naissance à la plus importante centrale d’Afrique subsaharienne. Pour remporter ce marché, Vergnet s’est préparé. Cotée en Bourse depuis 2007, la société a lancé un programme de 12 millions d’euros et embauché 60 personnes pour développer une super éolienne rabattable de 1 MW. Les premières, à destination de l’Ethiopie, sont en cours de montage près d’Orléans. 

Photo : Gilles Rolle - Rea


LE GROUPE VERGNET

Fondation : 1988

Chiffre d’affaires 2008 : 22 millions d’euros

Effectifs : 250 personnes dont la moitié en France

Production : 150 000 MWh par an

Siège : Ormes, près d’Orléans

Plates-formes d’essai : Gommerville et Greneville, en Beauce

Sources de cet article

- Le groupe Vergnet

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