Disons-le : nous sommes quelques-un(e)s, à Terra, à adorer le vélo. Et c’est avec fierté que nous arborons cette une dédiée à l’un des moyens de transports les plus attrayants du monde moderne. Nous aurions pu consacrer un numéro entier aux brimades quotidiennes que subit la population des cyclistes, notamment en ville. On y trouverait la litanie des incivilités administrées par un bon paquet d’automobilistes, qui semblent vouer à la petite reine une haine proportionnelle à l’espace que son expansion leur demande de laisser en partage. On y découvrirait les pistes cyclables les plus tarabiscotées (1), avec un panneau publicitaire, un arbre ou un feu positionnés au milieu de « pistes » qui, à l’heure du développement durable, témoignent de la misère intellectuelle qui règne encore parfois dans nos cités. Et pourtant, le budget nécessaire à la fabrication d’un kilomètre de voie automobile suffit à en aménager 150 de piste cyclable (2).
Ce chapitre Calimero étant ici évoqué, nous avons préféré dire combien le vélo nous enrichit. Sa pratique procure un plaisir et une joie de vivre intenses et aide à porter un regard plus doux et apaisé sur la ville. Excellent pour la santé, il contribue au redressement durable des comptes de la Sécu. Maniable et peu encombrant, il constitue l’antidote aux embouteillages, si coûteux pour les finances publiques locales. Notre contre-la-montre exclusif le démontre de manière imparable. Et sur une place de parking auto, on loge aisément dix cycles. Pour les plus pressés, le vélo est devenu un redoutable allié de la ponctualité, et donc de la productivité.
Une affaire économique
Le vélo est bel et bien, aussi, une affaire économique. Ainsi, aux Etats-Unis, la contribution de l’industrie de la bicyclette à l’économie est estimée à 103 milliards d’euros. Elle génère 1,1 million d’emplois et contribue à hauteur de 13,7 milliards d’euros aux budgets publics (3). En Europe, le cyclotourisme engendre une activité de l’ordre de 54 milliards d’euros annuels. Plus de 20 000 emplois sont directement liés à la production des cycles (4). En Grande-Bretagne, le « PIB vélo » – c’est-à-dire la contribution globale du biclou à l’économie – est chiffré à 3,4 milliards d’euros (5). Le doute n’est plus permis : le vélo est une des recettes de la transition écologique. Alors ? Tous en selle ! —(1) Voir notre concours de la pire piste cyclable de France ici
(2) « Economic benefits of cycling », European Cycling Federation.
(3) D’après la League of American Bicyclists, Darren Flusche (Juin 2009).
(4) « Economic benefits of cycling », European Cycling Federation.
(5) « The british cycling economy », London School of Economics.
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