La mairie de Limeil-Brévannes est en colère. De ces colères qui peuvent déplacer des montagnes. Joseph Rossignol, l’édile de cette commune du Val-de-Marne, a annoncé vendredi après-midi avoir déposé un pourvoi en cassation après que la peine de l’ex-gérant du centre de tri, contre qui la commune est en conflit, a été nettement allégée en appel.
Patrick Bueno, gérant du site LGD Développement, n’a écopé en seconde instance que d’amendes avec sursis, d’un montant total de 11 000 euros, pour avoir laissé s’accumuler une montagne de déchets nauséabonds de 25 mètres de haut et de 200 mètres de long sur le territoire de la commune.
En première instance, le tribunal l’avait condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et à la remise en état du site. En appel, les juges ont donc été bien plus cléments.
Gros décalage
Une peine « ridicule » pour un « attentat environnemental » (Nathalie Kosciusko-Morizet avait de son côté parlé de « scandale environnemental » quand le tas de déchets avait pris feu en 2011) que le maire n’arrive pas à accepter.
Surtout quand il constate le décalage entre la peine infligée, les nuisances subies par les riverains et les quelque 20 millions d’euros que l’Etat a avancés pour évacuer, en mai dernier, les 160 000 m3 de déchets industriels, dont 900 m3 amiantés.
Il était temps, car un éco-quartier est en train d’être construit en face de l’ancien site, aux sols pollués. Par mesure de précaution, les futurs habitants n’auront pas le droit de planter des légumes pour les consommer.
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