L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publie ce mercredi son étude annuelle sur « les revenus et le patrimoine des ménages » en France. L’Insee a étudié l’évolution des inégalités au cours de l’année 2009, quand la récession [1] frappait la France. L’occasion de jouer enfin à « qui perd, qui gagne » avec la crise :
Les Français en général : match nul
Le niveau de vie médian [2] de l’ensemble des Français a continué à augmenter en 2009. Ouf. Sauf qu’il n’a crû que de 0,4%, contre 1,4% par an de 1996 à 2008. Il atteint finalement 19 080 euros par an et par ménage, soit 1 590 euros par mois.
Les pauvres y ont perdu, les plus pauvres y ont plus perdu encore
La crise a avant tout frappé les plus pauvres. Ainsi, les 40% les moins aisés de la population – les quatre premiers déciles, c’est-à-dire les groupes D1, D2, D3 et D4 sur ce graphique – ont vu leur niveau de vie baisser. Les 10% les plus modestes, (D1 sur le graphique ci-dessus) ont connu la plus forte baisse : - 2,1% en 2009. « Le recul marqué du niveau de vie pour les personnes les plus modestes est lié en premier lieu à la dégradation du marché du travail », explique l’Insee. Pour les plus bas niveaux de vie, le nombre de chômeurs, déjà plus important, augmente.
En conséquence, la part de la population vivant sous le seuil de pauvreté augmente à 13,5%. Pire : la situation des personnes pauvres s’est dégradée. Ainsi, leur niveau de vie s’est éloigné de celui du reste de la population, toujours selon l’Insee. [3]
Les riches y ont gagné, les très riches y ont un peu perdu
Les 60% les plus aisés des Français ont vu leur niveau de vie augmenter en 2009. Mais la tranche des 10% les plus aisés (dernier décile) a, elle, subi une baisse de 1,2%. Principalement parce que les travailleurs indépendants - très représentés dans cette catégorie - ont vu leurs revenus décroître et parce que les revenus du patrimoine ont moins rapporté.
Pas d’inquiétude toutefois pour les nantis, cette baisse intervient après plusieurs années de hausse du niveau de vie. Si bien que sur la période allant de 1996 à 2009 - malgré la baisse en 2009 - leur niveau de vie a progressé de 2% par an, contre 1,3% pour les 90% restants.
Pour les classes moyennes, c’est le match nul
Les 80% restants de la population sont apparus relativement épargnés par la crise. On note toutefois des recompositions dans ce vaste groupe. On y trouve moins de jeunes et moins de vieux. La part des jeunes (18-24 ans) et des seniors (50-59 ans) sous le seuil de pauvreté passe respectivement de 12,4% à 13,2% et de 11,2% à 12%. Ce qui peut s’expliquer par « une accentuation avec la crise des difficultés sur le marché du travail ». On y trouve aussi moins de familles nombreuses (le niveau de vie médian des personnes vivant dans ces familles baisse de 1,6% en 2009), moins de personnes non diplômées et plus de salariés en CDI.
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