innovation politique |
Par Rodrigue Coutouly |
24-04-2012
|
La voiture électrique n’est pas le véhicule de l’avenir |
Pendant les trois premiers mois de l’année 2012, 1200 voitures électriques ont été immatriculé en France. L’ensemble de l’année 2011 représente 900 voitures achetées. Ce progrès est décevant par rapport aux espoirs de la filière qui espérait un démarrage fulgurant : 197 000 véhicules -à moteur à explosion- ont été immatriculé au premier trimestre de l’année 2012.
Les optimistes expliqueront cette lenteur au démarrage par les réticences des Français à investir dans une nouvelle motorisation. Mais la réalité est moins idylique. Les études de marché montrent, partout dans le monde, la forte réticence des consommateurs à investir dans des automobiles chères et à faible rendement. Il y a une corrélation évidente entre le niveau de subvention et les parts de marché de la voiture électrique.
Or, un marché subventionné est condamné dans un monde où les Etats sont fortement endettés.
De plus, les nuages s’accumulent et l’avenir ne s’annonce pas rose. Comment, en effet, croire à l’avenir d’une technologie qui dépend complétement des progrès dans les procédés des batteries ? Comment y croire, alors que les réserves de minerais nécessaires à l’industrie de la batterie, sont très limitées ?
Le lithum "technologie d’avenir" est en voie d’extinction dans la décennie qui vient. Les réserves de plomb seront épuisées dans vingt ans. Le modèle de la voiture électrique a du plomb dans l’aile, si on veut bien nous autoriser ce vilain jeu de mot, car jamais nous ne pourrons disposer des ressources nécessaires pour assurer son développement.
Alors que les stocks disponibles de pétrole s’amenuisent, vers quel espoir alors se tourner ?
La préservation de nos mobilités passe par un changement radical de nos modes de vie et de comportement.
Ceux-ci seront assurés par des véhicules différents que l’on va repérer et réserver par téléphone. Deux grands types de véhicules seront disponibles :
les petites voitures en partage, et en libre-service.
les taxis et bus collectifs fonctionnant à la demande.
Pour alimenter ces modes de transport, l’énergie de l’avenir ne sera ni l’essence, ni l’électricité. Il s’agira de véhicules hybrides fonctionnant au gaz naturel (méthane). Celui-ci sera produit à partir des surplus de l’électricité intermittente des énergies renouvelables.
Ce système révolutionnaire de transport va se mettre en place progressivement dans les décennies à venir. Il s’agit de la seule solution aux nouvelles contraintes de la crise globale, économique et écologique, dans lequel nous sommes entrés. Mais cette solution est en réalité une véritable chance pour les pays qui vont saisir cette opportunité pour relancer leur économie.
Principal de collège, agrégé d’histoire-géographie, j’ai été, dans une autre vie, technicien forestier à l’Office national des forêts et j’ai travaillé en Afrique sahélienne. |
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions