Plus de 80%

Une négligence qui pourrait coûter cher alors que la ressource tend à se raréfier, notamment en zones urbaines. « Il est nécessaire que le public soit mieux informé en ce qui concerne l’impact de sa consommation sur la quantité et la qualité des ressources en eau », souligne le quatrième rapport « sur la mise en valeur des ressources en eau des Nations Unies » présenté lors du Forum mondial de l’eau. Un rapport peu optimiste. Car si l’eau douce disponible devrait diminuer dans de nombreuses régions, changement climatique oblige, les hommes seront aussi plus nombreux et plus gourmands qu’avant.

A l’horizon 2050, l’ONU table par exemple sur une augmentation de 70% des besoins alimentaires. Or l’agriculture engouffre déjà aujourd’hui 70% de l’eau consommée par les trois secteurs les plus gourmands (à savoir le secteur agricole, les villes et l’industrie combinés). Résultat : au bas mot, la consommation d’eau pour l’agriculture devrait grimper de 19% d’ici à 2050, un chiffre qui pourrait être beaucoup plus élevé si les rendements agricoles ne progressent pas.

Autre défi, l’urbanisation. « Du fait de la croissance démographique et des migrations des campagnes vers les villes, on prévoit un accroissement de la population urbaine mondiale de 3,4 milliards en 2009 à 6,3 milliards en 2050. À l’heure qu’il est, les besoins d’un certain nombre de citadins ne sont déjà pas assurés et l’on estime que la part de ceux n’ayant pas accès à une eau et à des sanitaires de qualité a augmenté d’environ 20 % depuis la mise en place des omd » (Objectifs du millénaire pour le développement)

Et pendant que la demande progresse, l’offre elle, risque de s’assécher. A cause d’un bouleversement de la pluviosité, de l’humidité des sols, à cause aussi de la fonte des glaciers, souligne le rapport de l’ONU. En Amérique du sud par exemple, « l’alimentation en eau de 30 millions de personnes dans la région est en jeu ». L’Asie du Sud et l’Afrique Australe verront pour leur part leurs zones agricoles particulièrement exposées à ces bouleversements d’ici 2030. Et « le stress hydrique devrait également augmenter dans le centre et le sud de l’Europe d’ici 2070, affectant près de 44 millions de personnes ».