Ne dites plus "ex-jeune loup plein d’avenir", dites "lombric". La campagne de publicité Eurostar diffusée ces jours-ci emboîte le pas à celle de la SNCF dans le procès pour ringardisation des VRP et cadres habitués de l’avion ou des autoroutes. Tantôt lombric, tantôt mollusque ou tortue, le pauvre subit une inexorable métamorphose kafkaïenne et rampe sur son bureau encore meublé d’un siège en cuir, vestige d’un passé glorieux. Sanction : "Deux heures de retard à cette réunion à Londres". Voilà pour la campagne presse déclinée sur les demi-pages des quotidiens nationaux. A la SNCF, on ajoute la culpabilité à l’humiliation. Les “fautifs” se retrouvent entre eux dans une ambiance alcooliques anonymes et se livrent au récit de leurs rechutes couronnées invariablement d’un échec professionnel retentissant. Au bout du spot radio, une voix off rappelle à ceux qui n’auraient pas encore compris : "TGV : tout autre choix ne serait pas très professionnel". Voilà comment, en stigmatisant le transport non écologiquement correct - propos certes louable - on fait peser une nouvelle forme de pression sur des salariés déjà pressurés au quotidien.
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