Le mois dernier, nous vous demandions de nous aider à inspecter les dispositifs de tri dans vos métros. D’abord, merci à vous qui participez à cette enquête au long cours. Alors que vos contributions continuent de nous parvenir, voici un premier état des lieux. Dans l’ensemble, il n’est guère reluisant. On trie peu dans les métros français, où l’on compte pourtant 2 milliards de voyages par an (1). Seul bon élève, Toulouse, où l’on trie un peu. Ailleurs, au mieux, le dispositif se révèle symbolique. Au pire, rien n’est prévu.
Mais les lecteurs de Terra eco ne se contentent pas de constater ces défaillances. Ils proposent de passer à l’action. Une des idées avancées consisterait à mettre à profit les rames de métro, par exemple en fin de service, pour embarquer et évacuer les déchets – triés – de la journée. Autre suggestion : installer des compresseurs de canettes sur les quais. Nous poursuivons nos investigations et ouvrons la boîte à idées, avec vous. Vous pouvez nous laisser un message à cette adresse.
Cliquez sur les points d’interrogation de la carte pour trouver les résultats de notre enquête, ville par ville. Ou retrouvez les réponses sous la carte.
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Paris (1,5 milliard de voyages sur 202 km de lignes) A Paris, on trie… pour rien. Ou juste pour le symbole. En fin de journée, le contenu des poubelles classiques et celui des jaunes (pour le tri) sont joyeusement mélangés. Et ce, depuis 2006. Alors que 50% à 60% des 10 000 tonnes annuelles de déchets du métro sont valorisables, seulement 3,5% trouvent une seconde vie. Une expérimentation est toutefois en cours dans les stations du 14e arrondissement.
Toulouse (84 millions de voyages et 28 km de lignes) Le réseau Tisseo est le seul à déclarer un volume significatif de déchets triés. Sur les 5 tonnes collectées par jour – surtout des journaux – environ 20% seraient recyclées. Pourquoi si peu ? Parce que les voyageurs confondent souvent les sacs de tri avec les poubelles classiques, assure Tisseo. Aucun lecteur toulousain n’a pour l’instant témoigné. Mazette ! Des volontaires ?
Rennes (29 millions de voyages sur 9,45 km de lignes) Impossible de trier à Rennes, disent Dwalan et Gab. A Rennes métropole, on assure pourtant qu’il existe des poubelles de tri. Mais de toute façon, le débat est clos : le dispositif est pour l’instant en « phase de test »… et les déchets sont mélangés.
Marseille (71 millions de voyages sur 21,5 km de lignes) « Depuis le plan Vigipirate, les poubelles ne sont que des petits sacs plastique transparents, vite débordés », signale notre lecteur ContreCourant. Pas de tri dans ce métro, nous dit Julien, ce que la Régie des transports de Marseille confirme, qui ne connaît pas non plus le volume de déchets traités par an.
Lille (45 km de lignes et 96 millions de voyages) Plusieurs lecteurs nous signalent la présence de caisses au sol destinées à recevoir les journaux. Mais, précise Bobif, « très rapidement, elles se transforment en poubelles à ciel ouvert ». Comme à Paris, ces déchets sont mélangés et rien n’est trié, confirme Transpole, le transporteur lillois. Celui-ci n’est pas capable de chiffrer la quantité de déchets collectés chaque année. « Ce chiffrage vient d’être intégré au cahier des charges des prestataires pour l’année prochaine. »
Lyon (30,2 km de lignes et 170 millions de voyages) A Lyon, explique Isabelle, « il y a dans chaque station plusieurs poubelles destinées au recyclage des journaux gratuits distribués dans le métro ». Problème : on n’y retrouve « pas toujours des choses recyclables ». Keolis, qui exploite le réseau lyonnais, n’est pas en mesure d’indiquer si ces déchets sont ou non valorisés.
(1) Chiffre 2009
A lire ici, notre enquête sur le métro parisien et vos réactions.
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