Dans son rapport annuel sur les frontières de l’Europe, présenté le 18 novembre, le réseau Migreurop, regroupant une quarantaine d’associations européenne et africaine, dénonce les conséquences de « l’externalisation des politiques migratoires mises en place par les gouvernements de l’Union européenne » sur les populations migrantes. « En 2010, plus de 393 000 ressortissants extra-communautaires ont essuyé un refus d’entrée aux frontières extérieures de l’UE : 336 789 aux frontières terrestres, 50 087 dans les aéroports et 6 704 aux frontières maritimes », détaille l’étude, que l’AFP a pu consulter.
Dans ce rapport, le réseau s’est intéressé à deux visages de cette sous-traitance des contrôles migratoires : d’abord la frontière irano-turque, zone militarisée à plus de 2 500 mètres d’altitude où arrivent des migrants de tous les pays. Ensuite les passagers clandestins des bateaux de la marine marchande. L’enquête a mené Migreurop dans 23 ports - révélateurs de la privatisation des contrôles frontaliers et de la prise en charge des migrants - de sept pays de l’UE (Allemagne, Bulgarie, Chypre, Espagne, France, Italie, Pays-Bas) et du Maroc.
Des migrants qui voyagent dans des conditions difficiles, notamment sur les bateaux, se retrouvent souvent arrêtés, placés dans des camps d’accueil ou livrés à eux-mêmes. Rejetés aux frontières, ils continuent leur périple au péril de leur vie. Migreurop dénonce également les traitements inhumains des expulsions et accuse les passeurs, les autorités turques, et directement les pays de l’UE : « Que ce soit à l’entrée ou à la sortie du territoire européen, les démocraties européennes ne cessent de porter atteinte aux droits des migrants […] en faisant passer le déni de droit, le recours à la force et l’enfermement comme des outils classiques de la gestion des frontières », regrette le réseau dans son communiqué.
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