Et l’auto-stop devint covoiturage

Le covoiturage, c’est un peu l’autostop amélioré. L’idée d’un étudiant des années 50, frustré d’avoir poireauté sous la neige toute une journée, espérant en vain qu’un automobiliste l’avance un peu sur la route des vacances. Bien décidé à ne pas revivre cette expérience, il aurait créé Allostop, l’association pionnière du covoiturage en France.

La pratique prend véritablement de l’ampleur dans les années 70, au moment des premiers chocs pétroliers. Et aujourd’hui encore, ce sont d’abord des motivations économiques qui incitent à partager sa voiture. "L’écologie est rarement le premier motif pour s’inscrire" observe Stéphanie Vincent, auteur d’une thèse sur le sujet. Le baril qui flirte avec les 100 dollars, les bouchons qui s’allongent, les difficultés à stationner en ville, voilà les raisons qui poussent à s’essayer au covoiturage. Le Web, en permettant à l’offre et à la demande de se rencontrer plus facilement, a participé au développement de ce système.

"Si vous pouvez, faites-le"

Résultat, une multitude d’acteurs cherche aujourd’hui à promouvoir et développer le covoiturage. Il commence doucement à s’institutionnaliser. En tant que moyen de lutter contre la congestion automobile et ses nuisances, il est cité en exemple au Grenelle de l’environnement, et dans certains textes de loi. Un cadre législatif incitatif se développe. "Seulement, ça ne représente pas grand chose en terme d’actions, d’après Stéphanie Vincent. Pour l’instant, la réponse de l’Etat se résume à "si vous pouvez, faites-le". On trouve des actions plus concrètes du côté des collectivités locales, qui incluent souvent le covoiturage dans leur Agenda 21." Et dans le privé, nombreux sont les Plans de déplacements d’entreprise (PDE) qui comprennent un système de covoiturage.

Internet a joué un rôle de catalyseur pour le développement de ce mode de déplacement, mais paradoxalement il constitue également un frein.

Il y a pléthore de sites proposés par des particuliers, des associations ou des opérateurs payants (Covoiturage.fr, Green Cove ou Hippocampe par exemple). L’offre est particulièrement dispersée. Pour mieux exister, le covoiturage a besoin d’être plus concentré. Mais "jusqu’ici toutes les tentatives de fédération sont restées vaines."