Ne dites plus "bien-être social" mais "croissance du PIB". Ce terme provoque chez le broker moyen les symptômes de l’émoi amoureux : mains moites, pouls filant, bredouillement. Symptômes évoluant vers l’érotomanie suicidaire façon "course du lemming à travers la prairie" quand elle est dite "à deux points". Cet indicateur est pourtant remis en cause par les économistes eux-mêmes. En atteste le programme de la dernière Journée Agora du très sérieux Commissariat général du Plan : "Les débats publics sur les performances économiques et sociales se concentrent encore très largement sur les statistiques du produit intérieur brut (PIB), et les économistes (...) recourent très souvent à ce même indicateur sommaire. Ceci n’est pas sans conséquences sur l’orientation de la croissance, dans la mesure où les décisions de politique économique et sociale sont fortement influencées par les critères d’évaluation en usage." "Or, il est reconnu depuis fort longtemps que le PIB est un piètre indicateur de l’état socio-économique d’une nation. [Il] néglige entièrement tous les aspects non strictement productifs (loisirs, vie familiale et sociale) et les aspects sociaux (inégalités, pauvreté) qui ont pourtant une importance certaine pour le bien-être individuel et social." "La situation privilégiée du PIB dans les esprits est-elle enfin menacée ?", interroge le Plan.
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