Architecture, climat et science-fiction

Le Festival des Utopiales, a retenu, pour son édition 2008, le thème « Climats », ce qui permettra, tout au long de la manifestation, de s’interroger sur le devenir de la planète. Ce rendez-vous qui fera la part belle à l’architecte belge Luc Schuiten, se déroulera à Nantes du 31 octobre au 4 novembre.

L’exposition baptisée « Archiborescence » - nom né de la contraction entre les mots « architecture » et « arborescence » - utilise des organismes vivants comme matériaux de construction. Partant de l’idée que l’homme, au lieu de rejeter la nature devrait plutôt s’en servir pour évoluer en harmonie avec elle, Luc Schuiten travaille autour de ces thèmes depuis plus de 30 ans. Il aborde la question de l’épuisement des ressources naturelles, la perte de contact avec notre environnement naturel, la transformation de l’écosystème, les menaces pour l’avenir de la planète. Mais l’artiste ne veut pas voir les choses sous un angle pessimiste. Il imagine un monde dans lequel les avancées technologiques permettront de développer l’architecture raisonnée.

Dans l’exposition présentée à Nantes, Luc Schuiten prend la ville comme support principal de réflexion et tente de développer des projets de construction écologiquement viables. Itinéraire.

SOMMAIRE

La cité des toits jardins - Le concept d’impossible cohabitation entre ville et nature a-t-il vécu ? S’inspirant d’ouvrages comme Utopia de Thomas More ou des réflexions de Jules Verne notamment dans son livre Les cinq cents millions de la Bégum publié en 1878, Luc Schuiten s’attaque aux maux actuels de nos sociétés : perte de contact avec notre environnement naturel, transformation irrémédiable de notre écosystème, changements climatiques, diminution des ressources énergétiques. Avec son travail, il renouvelle et prolonge l’idée des cités jardins.

La maison cristal - Plus que de véritables cités devant absolument être construites, les villes archiborescentes de l’architecte belge Luc Schuiten sont des pistes à explorer, des modèles, dans la ligne des perspectives tracées par les utopistes. La maison cristal qui donne aux demeures des allures et des accents de cathédrale répond à cet axe de recherche. Pour Luc Schuiten, la cité, la ville, constitue le lieu privilégié de l’utopie. Autant donc, laisser libre cours à son imagination. La maison cristal est l’une des premières séries de recherches de Luc Schuiten.

L’habitarbre (1) - est une structure organique autoclimatisée ambitieuse. Entamée avec la maison cristal, cette réflexion pose les jalons de projets à plus grande échelle, et les principes de l’archiboresence : la construction, autosuffisante en énergie, a pour centre un arbre qui lui sert de charpente naturelle. Il faut donc imaginer dans cette série de recherches, des habitats perchés, au sein desquels l’homme retrouve une place privilégiée, en pleine harmonie avec son environnement.

L’habitarbre (2) - En rapport étroit avec un environnement qui lui sert de support et d’enveloppe, l’habitarbre symbolise avec une certaine innocence un désir de simplicité, d’autosuffisance et de retour à la nature, et révèle également une utopie intime, notre rêve d’enfant de cabanes dans les arbres. L’architecte Luc Schuiten propose de remettre l’homme au coeur de son environnement. Dans cette vision, les habitants se développeraient en symbiose avec un environnement forestier entièrement modifié pour être adapté à leur nouveau mode de vie.

Urbacanyon (1) - Si Schuiten propose des solutions à grande échelle, c’est qu’il évite l’écueil de la nostalgie d’un Âge d’Or champêtre – qui n’a d’ailleurs sans doute jamais existé. L’architecte belge refuse le retour en arrière ou la disparition de la cité en tant que telle, convaincu que l’homme possède aujourd’hui les technologies de pointe qui nous permettent une nouvelle fois de changer le monde. Résolument optimiste, Luc Schuiten veut croire en un avenir épanouissement pour l’humanité. Pour lui, des savoirs faire sont déjà à portée de main.

Urbacanyon (2) - Et si l’avenir de l’homme se situait au fond des canyons ? Au centre de la surface supérieure de ces îlots, on trouve des étangs d’eau claire. Leurs parois et les fonds sont constitués de résille structurelle et de membranes translucides qui laissent pénétrer abondamment la lumière. Tous ces îlots sont reliés entre eux par des passerelles pour permettre le déplacement à vitesse réduite des piétons et des cyclos, dans un environnement calme et bucolique.

Une rue en 2150 - Le développement des cités archiborescentes aurait de grandes répercussions sur la qualité de notre environnement par la suppression de toute pollution, et par ailleurs, nous permettrait de bénéficier d’un puissant moyen de régénérer notre atmosphère. Pour exemple, l’augmentation de la production d’arbres aurait comme premier effet de lutter efficacement contre l’accroissement de l’effet de serre. Pour arriver à maîtriser l’ensemble des techniques nécessaires à la réalisation d’une cité archiborescente, il est nécessaire de développer de nouvelles connaissances en bio-technologie.

La cité des vagues - Cette ville se renouvelle en permanence par une lente progression autour d’un lac. Une transhumance de ses habitants s’effectue au rythme de la durée de vie de la structure principale de la cité : l’arbre. La partie habitée de cette forêt urbaine occupe près d’un quart du pourtour du lac, le restant étant constitué, dans le sens du déplacement de la ville, d’une forêt arrivée à maturité et en cours d’aménagement par de nouveaux occupants.