Ne dites plus "matraquage médiatique", mais "unité de bruit médiatique" (UBM). L’UBM est un baromètre nouvelle génération, commercialisé par la Secodip (groupe TNS-Sofres) auprès des “leaders d’opinion”. Il permettrait de mesurer "objectivement" l’impact sur la scène médiatique d’un événement, d’une marque, d’une entreprise ou d’une personnalité. Par "scène médiatique", il faut entendre un panel de quatre-vingts médias de masse (télévision, presse écrite et radio). En période de remontée du chômage et à l’approche des élections, on relit avec intérêt les UBM des mois de mars 2001 à octobre 2002, incluant la campagne des élections présidentielles en France. Le thème de l’insécurité totalisait alors jusqu’à dix fois plus d’unités de bruit médiatique (les médias en parlait donc dix fois plus) que la question du chômage, pourtant principal thème d’inquiétude des Français depuis les années 80. Qui "peut maintenir aujourd’hui que l’insécurité est un problème dix fois plus grave que le chômage ?", interrogeait alors le sociologue Loïck Wacquant, dans les Inrockuptibles (avril 2002). De fait, la recette de l’UBM est vieille comme le monde : elle fait la richesse de ceux qui le vendent en n’engageant que ceux qui y croient.
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