Des voitures propres ? Un jour peut-être...

à suivre ... au Rencontres Sartem organisées par le Conseil général de la Sarthe sur le theme : Biocarburants, une solution pour les transports ? le 23 novembre 2006 au Musée de l’automobile Le Mans.
Informations sur : www.sartem.fr

On parle beaucoup de biocarburants en nous laissant croire que c’est la solution de tous nos maux. C’est scientifiquement erroné pour de multiples raisons. La première est que la surface cultivable susceptible d’être réservée aux biocarburants est ridiculement faible par rapport aux besoins. L’expérience brésilienne souvent citée en exemple est une vraie catastrophe sur plusieurs plans. En effet on abat la forêt amazonienne pour cultiver du soja ce qui détruit les sols à grande vitesse et le rendement en biomasse va chuter, or la forêt amazonienne est un régulateur planétaire. C’est la première erreur. La seconde c’est de faire croire que les biocarburants sont plus propres. En Allemagne on incorpore un pourcentage de l’ordre de 4% de biocarburant au diesel d’origine pétrolière quel est le bénéfice pour l’enviornnement ? Ce biocarburant ne peut pas être produit à partir de cultures sur le sol allemand aucune surface n’étant disponible, c’est donc du soja importé du Brésil qui est transporté dans des cargos mus avec du gazole ! Ensuite le rendement énergétique au litre du biocarburant est sensiblement inférieur à celui du gazole d’origine pétrolière ce qui se traduit de deux manières : pour avoir le même confort de conduite l’automobiliste appuie plus sur l’accélérateur et le taux de carburant imbrulé augmente, en même temps que la consommation au km. Qui y gagne ? Pas l’environnement mais les compagnies pétrolières ! Et la quantité de gaz à effet de serre émis est du même ordre de grandeur (et si l’on tient compte de l’effet négatif de la déforestation le bilan est loin d’être positif).
Conclusion : les biocarburants ne peuvent être qu’un substitut d’appoint au carburant issu du pétrole mais ils n’apportent rien en terme d’amélioration de la qualité de l’environnement. Ils n’enrichiront que quelques gros paysans. D’ailleurs avez-vous suivi un bus roulant au colza. Ce n’est pas nouveau et ça a été expérimenté depuis plus de dix ans sur la région rouennaise. La pollution d’un tel dispositif est très visible et l’odeur assez extraordinaire et j’ai plus d’une fois du suivre à faible vitesse un tel véhicule sans pouvoir le doubler dans les rues en pente de Rouen rive droite, sur plusieurs km, assez pour être conscient que c’est plutôt pire que le diesel d’avant les filtres à particule.

Les constructeurs auto ont été contourné par l’état qui souhaite jouer la carte environnement pour les futurs élections, chose obligatoire/ prix du carburant. Ils ont simplement oublié que le carburant c’est 60 à 70% de taxe ?. L’E85 progresse même si c’est le biocarburant le + polluant ? alors que des solutions existent avec les moteurs actuels à des proportions + imp qu’au aujourd’hui 30% diester contre 2% actuellement et 5% budgeté et les huiles végétales pures qui sont la solution à la pollution mais que l’état a interdit aux particuliers pour un contôle de la distribution (tipp oblige et pression de nos amis pétroliers.)

Il faut également considérer la (vieille) lubie des technocrates avertis et autres économistes ingénus qui consiste à nous faire croire (depuis 30 ans déjà) que les progrès technologiques (sur les motorisations) vont nous rendre des véhicules plus propres, plus silencieux, plus mieux.

Or le constat est amer : aujourd’hui, les bénéfices de 10 ans de recherche partent en fumée, ou du moins en air sec : le simple fait de la généralisation de la climatisation dans nos véhicule entraine une surconsommation déjà plus importante que tous les progrès mécaniques et électroniques apportés à nos chères (en carburant surtout) voitures.

Sans compter le surpoids des options : clim, feux directionnels, jantes alliage, GPS, toit ouvrant, airbagS, ABS, ESP, ASR, essui glace arrière, kit main, libre, tapis de sol relief, kits sport.... et barres de toit.

Le tout couplé avec des motorisation totalement débiles qui nous permettent de pousser certaines machines au dela des 200Km/h. Très utile !

Et pourquoi pas dès aujourd’hui !? Certes les constructeurs n’annoncent pas de véhicules flex-fuels avant mi-2007 mais TOUS leurs véhicules sont déjà compatibles avec les 2 bicarburants qui sont déjà mélangés dans les essences et les gazoles.
Dans les essences, on retrouve déjà autour de 1% de bioéthanol en moyenne (c’est un biocarburant issu du blé, du maïs ou de la betterave). Et dans les gazoles, on retrouve autour de 1,5% de Diester, un dérivé des huiles végétales (mais pas de l’hule végétale !).
Le taux d’incorporation va monter en puissance et en 2010, tous les carburants contiendront 7% de biocarburants. Et celà, sans besoin de changer de véhicule !
En attendant les voitures propres, on a déjà les carburants plus verts !

J’entends ce matin un reportage effarant sur France Info : les biocarburants seraient une très mauvaise "bonne idée". Nos moteurs actuels pourraient accepter 20% de biocarburants. Mais en consacrant 20% de nos terres agricoles françaises, nous n’arriveriont qu’à fournir 10% du plein d’essence d’un véhicule. Ce qui signifierait qu’on ne serait pas plus indépendant énergiquement avec "l’or vert" qu’avec "l’or noir".

De plus, si on arrive par ce biais à réduire les emissions de CO2, la culture intensive rejetterait massivement du NO2, 300 fois plus destructeur que le CO2 en matière d’effet de serre ...

Bref, si nos voitures deviennent dépendantes du biocarburant dans un avenir plus ou moins lointain :

 effet de serre intensifié
 total dépendance des cultures étrangères
 transformation des terres des pays pauvres en vastes cultures de biocarburants
 donc moins de cultures alimentaires

La conclusion du reportage m’a fait cyniquement rigolé :

"manger ou conduire, il faudra choisir"

Qu’en pensent vos journalistes ? Confirmez-vous ces informations ?