La formation : un investissement qui paie

Selon les révolutionnaires, après le pain le principal besoin du peuple est l’éducation et pour cela ils adoptèrent plusieurs programmes successifs. Certes les circonstances ne permirent guère leur mise en application, mais les savoirs fondamentaux qui sont mis en avant montrent qu’à côté de la lecture, l’écriture, le calcul, les formations physique, civique et sociale doivent être fournies au niveau de l’enseignement primaire.

Condorcet, Rapport des 20-21 avril 1792 : Cultiver dans chaque génération les facultés physiques, intellectuelles et morales et, par là, contribuer à ce perfectionnement général et graduel de l’espèce humaine, dernier but vers lequel toute institution sociale doit être dirigée.

C’est la Troisième République qui rendra cette éducation laïque, gratuite et obligatoire, au moins dans l’hexagone, car il n’était pas vraiment question d’étendre les lois Ferry à l’ensemble d’un empire colonial en pleine expansion.

Le 20e siècle permit à la fois d’étendre vers le secondaire (« objectif de 80% d’une classe d’âge au baccalauréat » non encore atteint) ...

1924 - Edouard Herriot, déclaration de 1924 : La démocratie ne sera pas totalement fondée tant que dans notre pays l’accession à l’enseignement secondaire sera déterminé par la fortune des parents et non, comme il convient, par le mérite des enfants

...et le supérieur le droit à la formation et faire reconnaître ce dernier, comme l’un des droits économique, social et culturel fondamentaux de l’humanité.

Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, article 26, §1 & 2 : Toute personne a droit à l’éducation L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Mais il semble rester trois grands problèmes dans la réalité de ce début de 21e siècle :

  insérer, à côté des connaissances scientifiques - au sens large du terme - une dimension civique susceptible de renforcer le lien social ;

  apporter dans les régions les plus défavorisées les moyens nécessaires à la formation, ce que les nouvelles technologies peuvent rendre plus aisé, en particulier en favorisant l’enseignement à distance ;

  trouver les moyens financiers indispensables pour assurer aux plus démunis l’accès à ces formations, y compris au niveau du supérieur.

Yona FRIEDMAN, "Le droit de comprendre", in Pour les droits de l’homme, Librairie des Libertés, 1983, p. 207-217 : Le droit de comprendre est la seule garantie possible d’une égalisation relative des sociétés humaines, et pourtant c’est aussi le droit le plus constamment violé par ceux dont l’intérêt est contraire à un processus d’égalisation.

C’est à ces besoins que tentent de répondre le Campus Ouvert « Droit, Ethique et Société » (CODES) en proposant des formations à distance en droits de l’homme et droit de l’environnement, ainsi que l’association UNIVCARD en recherchant des partenaires pour créer des bourses de formation au bénéfice des habitants francophones des pays moins avancés.

Philippe-Jean Hesse, ancien président délégué de CODES, président de l’association UNIVCARD

Voir en ligne : http://www.droits-fondamentaux.prd....

29.06 à 01h02 - Répondre - Alerter