La France a insulté un homme juste

Le grand public ne connaît probablement pas le nom de Richard Stallman. Barbe florissante et cheveux longs, l’homme a pourtant contribué à une révolution dans l’histoire de notre civilisation : il est un des pères-fondateurs du logiciel libre, ce mouvement dont la philosophie est de rendre accessible la connaissance au plus grand nombre, par le biais de technologies libres et ouvertes.

Cet homme est un trésor

Pour mener ce projet à bien, Richard Stallman, aujourd’hui président de la Fondation du logiciel libre (FSF), a largement contribué à la mise au point de la licence publique générale GNU, qui stipule la liberté d’utiliser, d’étudier, de modifier et de diffuser un logiciel et ses versions dérivées. Certains d’entre nous connaissent ainsi et utilisent les logiciels libres Firefox ou Linux. Et les plus hautes autorités mondiales reconnaissent le travail accompli par le « mouvement du libre », comme l’Unesco qui a voit en GNU un « Trésor du monde ».

Tout pour Microsoft ?

Il n’est donc pas exagéré d’affirmer que Richard Stallman est un « sage ». Mais ce sage n’est pas le bienvenu en France. De passage à Paris la semaine dernière, l’homme s’est rendu à Matignon pour transmettre au Premier ministre une pétition de 165.000 signatures réclamant le retrait de la loi DADVSI (Droits d’auteur et droits voisins dans la société de l’information, lire à ce sujet le dossier Internet ne tue pas la musique).

Malheureusement, Matignon a fait savoir à Stallman que ni le Premier ministre, ni quelque membre de son cabinet que ce soit, ne le recevrait. Ce mépris à l’égard d’une figure de notre monde moderne, réputée ouverte d’esprit et tolérante, est tout simplement choquant. D’autant plus que, à la fin 2004, l’Elysée déroulait le tapis rouge à Bill Gates, le « chef architecte » de la multinationale Microsoft, dont la philosophie se situe aux antipodes de celle du mouvement du logiciel libre. Tout récemment, l’Education nationale - pourtant près de ses sous paraît-il - a signé un contrat avec Microsoft. Il semble que ce pays marche sur la tête.

Voir en ligne : Consultez le Chapitre européen de la Fondation du logiciel libre (Free Software Foundation)

14.06 à 23h26 - Répondre - Alerter