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6-04-2006

"Je veux revoir Mai 68"

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  • Bernard Salanié, professeur à l’ Université de Columbia (New York) et à l’Ecole (...) : "Je veux revoir Mai 68"

    Chirac s’est encore planté, semble-t-il. Je ne sais même pas si cela a encore une valeur d’information. Mais le pauvre a affaire à forte partie, avec tous ces jeunes nostalgiques de mai 68, le romantisme en moins. Je me souviens que mon désamour de mai 68 a commencé le jour où j’ai vu un documentaire sur l’occupation de la Sorbonne, avec un brillant débat sur la démocratie. Le vainqueur avait cloué le bec de ses opposants en déclarant avec véhémence :

    "Tout le monde sait bien que les élections sont l’ultime piège que les impérialistes tendent aux révolutionnaires !"

    Autres temps, paraît-il, mais moeurs similaires. Mes informateurs/trices dans les universités me rapportent que les actions sont souvent décidées "majoritairement" en AG par cent à cinq cent personnes (pour des universités de dix mille étudiants au moins), dont on ne vérifie pas la qualité d’étudiant de l’université concernée, ou même de n’importe quelle autre. Et bien sûr, le vote est à main levée plutôt qu’à bulletins secrets, "parce que c’est plus démocratique", ou pour des raisons plus tactiques, comme le montre ce joli tract :

    AG SOUVERAINE contre référendum des ’’autorités’’
    Ce n’est pas à l’"autorité" d’organiser les votes !
    Tout "référendum" organisé par les recteurs ou chefs d’établissement doit être refusé et considéré comme invalide !
    Si possible, il faut même l’empêcher de se tenir par tous les moyens ou le saboter.
    C’est l’AG qui est souveraine.
    Dès lors qu’un établissement a été libéré par ses occupants, c’est à eux d’organiser les votes.
    De plus, ils doivent être systématiquement organisés à mains levées !
    Seul le vote à mains levées en AG permet un débat correct avant le vote.
    Les grèves commencent à main levée et se terminent à bulletins secrets !
    Quand on veut imposer la reprise du travail, la première chose à faire, c’est d’imposer un vote à bulletins secrets.
    Parce qu’un vote à main levée est un vote collectif où chacun prend avant tout en compte l’intérêt collectif.
    Tandis qu’un vote à bulletin secret est un vote individuel au mauvais sens du mot, au sens où chacun prend avant
    tout en compte ses intérêts égoïstes et ses secrets espoirs inavouables du style "ça arrivera aux autres et pas à
    moi".
    Le vote à main levée, c’est "un pour tous et tous pour un" !
    Le vote à bulletins secrets, c’est "chacun pour soi" !
    De surcroît, seul le vote à main levée interdit la triche parce que tout le monde peut constater le résultat. Le vote à
    bulletins secrets autorise toutes les triches
    La signature du tract ici

    Ceux qui ont peur des AG souveraines et des votes à mains levées, ce sont les antiblocages, c’est-à-dire les proCPE ! C’est une preuve absolue qu’il faut que partout soient appliqués les principes du vote à mains levées et du "TOUT LE POUVOIR AUX AG !"

    Ceci dit, on a vu aussi des commandos d’extrême droite interrompre des AG (cf Toulouse I, avec les encouragements de certains profs de droit semble-t-il) ; et on peut aussi s’interroger sur le caractère véritablement démocratique de la culture politique d’un pays dont les dirigeants considèrent qu’il est normal de faire passer en force un texte rejeté par deux-tiers des Francais. La démocratie représentative est un magnifique concept, mais a-t-elle vraiment été concue pour cela ?

    3.04 à 17h14 - Répondre - Alerter
    • effectivement mai 68 est intervenue dans un contexte liberticide.
      en 68 les jeunes voulaint changer la société.

      en 2006 les opposants au cpe ne veulent surtout rien changer afin de garder leur prérogative et leur base électorale.

      Or la conjonture économique nous impose une flexibilité (ce n’est pas un gros mot) afin de nous adapter à la contrainte extérieure.

      Le combat qui est mené aujourd’hui par les opposants au cpe, n’a pas un caractère social mais bien politique.

      Nos jeunes sans qualification ont bien besoin de démontrer leurs compétences et leur volonté de s’intégrer dans la société, et c’est bien le travail qui est la première forme d’intégration.

      Assouplir un peu notre code du travail trop rigide c’est donner aux jeunres les moyens de s’intégrer.

      Ce qui est surprenant aujourd’hui c’est de constater l’information diffusée par les médias français. Force est de constater qu’ils nous innodent d’images, de témoiganages, anti cpe.

      Nous voyons des politiques des syndicats, des étudiant, des lycéens qui protestent , à croire qu’il y a une majorité d’anti cpe. A noter également que nous voyons peu de témoignages de chefs d’entreprises, de cadres et de professionnels dont le témoignage pourraient amener un débat contradictoire.

      Or dans mon environnement professionnel et privé de nombreuses personnes sont pro cpe.

      Allons nous en france rester sur le quai une fois de plus.
      Je pense qu’il nous faut tourner une page et ouvrir la page de la modernité comme les espagnols, les allemands et d’autres pays européens.

      6.04 à 13h12 - Répondre - Alerter
      • Tout à fait d’accord. De plus comment se fait ce que lorsqu’on interroge les jeunes dans les manifestations, une grande majorité réponde "fonctionnaire"...bizarre. De plus, on m’a rapporté l’exemple d’une AG où devait être décidé le blocage d’une fac. La question posée, au lieu d’être "pour ou contre le blocage" a été "pour ou contre le droit de grève ?" (ce qui n’est pas pareil).hum manipulation et fausse démocratie sont au rendez vous

        6.04 à 18h57 - Répondre - Alerter
      • En parlant des espagnols, savez-vous que l’espagne a le même taux de chômage des jeunes que nous (22%) alors que près d’un tiers des contrats sont des contrats à durée déterminée....cherchez le bug !

        Voir en ligne : Ce n’est pas la flexibilité des contrats qui crée l’emploi

        6.04 à 19h36 - Répondre - Alerter
        • La modernité commence par le XIX è siècle : avec le CPE , le patron est seul à décider du sort de ses employés . Autrement dit , le retour du patron de droit divin ! Comme au bon vieux temps ! Et le retour du livret ouvrier , c’ est pour quand ?

          Quand à l’ embauche des jeunes grâce au CPE , il faut avoir les facultés altérées pour croire sincèrement un tel mensonge . L’ intérim , ça ne serait pas pareil que le CPE ? : contrats renouvelés indéfiniment , possibilité de virer quasiment n’ importe quand , et de faire miroiter un CDD ou CDI au gentil employé s’ il se montre servile et productif . Comme j’ ai vécu cela , je sais de quoi je parle ; pas comme les pro- CPE nés pour la plupart avec une cuillère d’ argent dans la bouche . Et la seule vraie différence intérim- CPE réside dans le fait que le CPE sera moins cher pour le patron ! On dit merci qui ?

          6.04 à 23h54 - Répondre - Alerter
          • Il me semble qu’il y a une incompréhension de la part des "jeunes" : ceux qui s’expriment ouvertement à la télé et à la radio disent "On refuse la précarité. Le CPE, c’est la précarité, donc on refuse le CPE." Soit.

            En poussant le raisonnement, on en déduit que ces mêmes jeunes veulent un marché du travail où toute personne ayant terminé ses études peut signer un CDI. Ceci, en 2006, est une utopie. Ca n’est tout simplement pas possible. La raison principale n’est pas le manque de postes (il y a des centaines de milliers de postes vacants dans notre pays) : c’est le manque de qualification. Le résultat du système français aujourd’hui, c’est qu’avec un bac+5, vous n’avez pas prouvé votre valeur !

            Conclusion : CPE ou pas CPE, il faut trouver des solutions qui donnent envie aux entreprises d’embaucher des jeunes qui n’ont pas encore fait leurs preuves.

            Il me semble que le CPE est plutôt une bonne chose, à une exception près : il ne devrait pas pouvoir s’appliquer aux travaux non-qualifiés, où c’est trop facile de virer quelqu’un et d’en prendre un autre.

            7.04 à 12h46 - Répondre - Alerter
      • Je suis étonnée de voir (et d’entendre) que le débat n’est pas ouvert.
        Je constate aussi que les média nous rapporte souvent les mêmes sons de clôche.
        Sans se poser la question être "pour" ou "contre" le CPE, il me semble que le rôle informatif des média n’est pas assuré dans ce contexte. Alors par défaut, je cherche les atouts du CPE pour contrebalancer ce manque d’informations et je sens que je commence à lui trouver beaucoup d’avantages ! C’est étonnant comme l’effet recherché a souvent l’effet inverse...

        9.04 à 23h43 - Répondre - Alerter
    • Nous pouvons trouver injuste, antidémocratique ces procédures de vote à main levée mais les lobbyings de tous horizons, le fait que l’économiquement correct de l’OMC, du monde policé et policier distillé par nos représentants politiques m’apparaît encore plus antidémocratique. Aujourd’hui, 300 étudiants à Caen qui bloquaient les trains ont été poursuivi dans les rues alors qu’ils avaient bien entendu qu’ils devaient partir. Pourquoi cet acharnement policier ? Pourquoi l’acharnement de Mr De Villepin à ne pas négocier ce retrait d’une loi qui maltraite symboliquement le travail des jeunes là où on attend des symboles forts du côté d’une valorisation du travail contre ce pouvoir de plus en plus destructeur, voire pervers de l’ultra libéralisme, des jeux d’argent ?
      Le monde a bien changé depuis 68 mais il reste des permanences. A la comparaison qui est faite de 68, nous pouvons aussi rappeler l’époque de la fin du XIX ème siècle avec une grave crise économique et Balzac qui pensait que les vieilles chouettes, les conservateurs de l’époque, s’offusquaient de la violence des jeunes car ils craignaient d’y perdre leur pouvoir.
      Le monde change mais on retrouve toujours les mêmes jeux pervers lorsque l’économique finit par détruire le social.

      6.04 à 23h31 - Répondre - Alerter
      • Bonjour,

        Je vous écris de la Chaine de tevison, la BBC. Nous préparons un sujet sur Paris au XX siècle et bien entendu ne manquerons pas d’évoquer les événement de Mai 68. Je vous contacte car je cehrche a joindres des personnes qui on pris pars dans ces événement ou étaient étudiants à l’époque. Auriez-vous la gentillesse de me suggerer quelques pistes ?

        Je vosu remercie pour l’attention porté a mon courrier

        Bien cordialement

        Luis

        Luis Leitão
        Assistant Producer, Arts Department
        BBC White City, Room 2358
        201 Wood Lane,
        London W12 7TS
        Tel : 020 8752 5084
        Fax : 020 8752 6812

        e-mail. luis.leitao@bbc.co.uk

        7.11 à 15h22 - Répondre - Alerter
    • merci de m ’ avoir fait ouvrir les yeux, c’est vrai et l ’ égoïsme paraît dans certains cas si naturel que l’on oublie son appartenance et ses responsabilités Merci

      7.04 à 06h55 - Répondre - Alerter
    • Bonjour,

      Je vous écris de la Chaine de tevison, la BBC. Nous préparons un sujet sur Paris au XX siècle et bien entendu ne manquerons pas d’évoquer les événement de Mai 68. Je vous contacte car je cehrche a joindres des personnes qui on pris pars dans ces événement ou étaient étudiants à l’époque. Auriez-vous la gentillesse de me suggerer quelques pistes ?

      Je vosu remercie pour l’attention porté a mon courrier

      Bien cordialement

      Luis

      Luis Leitão
      Assistant Producer, Arts Department
      BBC White City, Room 2358
      201 Wood Lane,
      London W12 7TS

      e-mail:luis.leitao@bbc.co.uk
      Tel : 020 8752 5084
      Fax : 020 8752 6812

      7.11 à 14h09 - Répondre - Alerter
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