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22-03-2006

La dîme de la dîme

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  • Bernard Salanié : La dîme de la dîme

    Je feuilletais dans l’avion la Tribune, qui m’expliquait aimablement comment réduire ma facture fiscale. L’un des moyens mentionnés dans un tableau (mais pas dans le texte de l’article) est de faire des dons à des associations accréditées. Le fisc est devenu beaucoup plus généreux en France depuis 2002 : on peut maintenant déduire de ses impôts 66% des dons effectués, dans la limite de 20% de son revenu imposable. La déduction va même jusqu’à 75% pour des "aides aux personnes en difficulté", dans une limite de 470 euros seulement il est vrai, mais cette limite ne contraint pas beaucoup de contrribuables, comme on va le voir. Le code fiscal francais est désormais plus favorable aux dons caritatifs que le code fiscal américain, si l’on excepte les "charitable remainder trusts" qui permettent aux plus riches américains de donner tout en bénéficiant d’une confortable niche fiscale.

    Bonne nouvelle, plus de cinq millions de foyers fiscaux (un sur six) utilisent ces déductions en France, pour un total de 700 millions d’euros chaque année---c’est-à-dire qu’ils donnent un peu plus d’un milliard d’euros qui ne leur coûtent finalement que 400 millions d’euros. (La masse des contribuables finance évidemment les 700 millions de déductions aussi...). Ceci revient à 80 euros de coût net par foyer fiscal donateur et par an, ce qui est tout de même fort peu, si l’on considère que les cinq millions de foyers fiscaux les plus fortunés (qui ne sont pas forcément les donateurs) ont un revenu disponible supérieur à 40 000 euros par an.

    Et pourtant, nous sommes le peuple le plus généreux du monde, c’est bien connu (sauf dans les chiffres), il suffit de voir s’agiter notre Président qui a, reconnaissons-le lui, procédé à ces changements du code des impôts. Alors, voici une proposition concrète :

    - Puisque l’impôt sur le revenu représente 50 milliards d’euros par an

    - 2% des foyers fiscaux, qui bénéficient (de mémoire) de 7% des revenus des francais, paient le quart des recettes de l’impôt sur le revenu

    - J’en déduis que ces heureux contribuables consacrent un peu plus de 10% de leurs revenus à payer l’IRPP---la dîme, en somme

    - Je leur propose de payer "la dîme de la dîme" en donnant à des associations agréées 3% de leur revenu

    - Comme le fisc leur redonnera généreusement les deux-tiers de ces 3%, le coût net pour eux ne sera que de 1% de leur revenu

    - Lesdites associations récolteront 3% fois 7% fois 1 500 milliards=3 milliards d’euros par an, le quadruple de ce qu’elles obtiennent aujourd’hui

    - Ecco ! subito presto, les actes rejoignent les paroles et la France généreuse apparaît dans toute sa grandeur.

    Simple, non ? 3 milliards, ce n’est pas rien : la France consacre aujourd’hui 9 milliards d’euros par an à l’aide publique au développement, en trichant d’ailleurs puisque les Dom-Tom gonflent artificiellement ce total ; et l’aide privée au développement est bien plus faible...

    Bernard Salanié est actuellement professeur à l’Université de Columbia (New York) et à l’école Polytechnique.

    22.03 à 08h59 - Répondre - Alerter
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