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2-02-2006
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Finance
Monde

Les hedge funds sont parmi nous

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Ils infiltrent doucement, mais en nombre, la finance mondiale. Attention, petits joueurs, passez votre chemin !
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Ils n’ont posé l’orteil en France qu’en 2003 mais pèsent déjà 50 milliards de dollars. Curieusement qualifiés ici d’"alternatifs", ces fonds d’investissement hautement spéculatifs se comptent par centaines dans l’Hexagone. Du menu fretin face aux 1 000 milliards de dollars gérés par 8 000 hedge funds sur la planète.

Peut-on acheter du hedge fund au guichet de sa banque ? Pas directement. Aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, ces instru­­ments financiers sont réservés aux riches particuliers. Ticket d’entrée : 250 000 à 1 million d’euros. En France, ce sont surtout les investisseurs institu­tionnels (banques et compagnies d’assu­rance) qui ont misé dessus. Et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, le Crédit lyonnais, la Société générale, les AGF ou BNP-Paribas ont chacun créé le leur. L’assurance-vie de Tata Bernadette, cliente chez BNP-Paribas, est peut-être d’ailleurs partiellement investie dans le hedge fund de cette maison. Mais qui dit hedge fund dit discrétion : nous n’en saurons rien.

Comment ça marche ? C’est un scoop, les hedge funds seraient utiles. "Ils exploitent les anomalies de marché, argumente Patrick Artus, directeur des études économiques à CDC-Ixis. Lorsqu’une valeur - action, obligation, monnaie - leur paraît sous-évaluée, ils achètent. Lorsqu’elle leur semble anormalement chère, ils vendent, jouant un rôle équilibrant". Et rien ne leur échappe, car ils tirent tous azimuts. Ce qui les rend opaques aux yeux de l’investisseur. Le hic, c’est que plus il y a de hedge funds, moins il reste d’anomalies de marché à corriger. Du coup, leur rendement faiblit depuis 2000, d’après l’indice Standard & Poors Hedge Funds, référence en la matière : 25%, 15%, 9%... L’an dernier, les cadors de la finance n’ont pas fait le poids face à la Sicav-actions de votre tata. Un comble.

Leur parade : l’endettement à court terme. Les hedge funds empruntent sur de courtes périodes afin de démultiplier le rendement de leurs opérations. En termes financiers, on dit qu’ils utilisent le "levier d’endettement", une technique pour gagner de l’argent... grâce à celui qu’on ne possède pas ! Magique ? Voici la recette : 1. parier sur la hausse d’une action ; 2. l’acheter à crédit ; 3. lorsque l’action a grimpé, la revendre ; 4. avec l’argent, rembourser le crédit et empocher la différence. Astucieux... et périlleux. Car en cas de baisse du titre, les spéculateurs se retrouvent le bec dans l’eau.

Le quidam risque-t-il sa chemise ? Peut-être. Car le risque d’effet boule de neige est grand. Au printemps 1997, par exemple, les hedge funds parient sur la baisse du bath, la monnaie thaïlandaise. La devise s’écroule et la Thaïlande se retrouve en banqueroute, déstabilisant Corée du Sud, Philippines, Indonésie, Hong-Kong... qui mettront des mois à sortir du marasme.

Autre exemple, quelques temps plus tard, avec le fonds new-yorkais Long Term Capital Management (LTCM). Ses positions financières aventureuses prises sur les bons du Trésor russes manquent d’entraîner la faillite de grandes banques américaines. La catastrophe est évitée de justesse en septembre 1998 grâce à la mobilisation des banquiers d’affaires de la planète et des autorités de l’Etat de New York. Incapable de rembourser ses dettes colossales - 120 milliards de dollars au bas mot -, LTCM mettait en danger ses créditeurs et, de fil en aiguille, l’équilibre financier mondial. En jargon financier, on appelle cela le "risque systémique", qui alimente les nuits blanches des investisseurs.

Pourquoi cette mauvaise presse ? Les gestionnaires des hedge funds - des dizaines de milliers de golden boys, pour la plupart anglo-saxons - empochent 20% des bénéfices. Pour faire mieux que les placements classiques, tout est permis. Quitte à se domicilier dans des paradis fiscaux et à se montrer peu regardant sur l’origine des fonds investis. "Opaques, peu réglementés, les hedges funds sont parfaits pour le blanchiment d’argent", note Dominique Nixon, de la société d’audit Pricewaterhouse Coopers. Pire, les hedge funds n’offrent pas de garantie contre les escrocs : l’an dernier, le patron du fonds américain Bayou s’est évanoui dans la nature, laissant des pertes de 450 millions de dollars... Alors, tata Bernadette, ça te tente toujours ?

Suivre l’évolution de l’indice des hedge funds :

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