Certaines cartes postales flanquent le mal de crâne. La face soleil et safari tout d’abord. 1,6 million de touristes ont visité le Kenya en 2005 contre 1,4 million l’année précédente. Une belle performance pour ce pays touché à deux reprises, en 1998 puis en 2002, par des attentats terroristes à Nairobi puis Mombasa. Au Kenya, l’industrie touristique engrange 13 % des recettes nationales, soit 676 millions de dollars pour l’année qui vient de s’achever.
Et puis la face cachée. Celle qui ne s’affiche plus sur les murs des villes de France, mais dans les colonnes sombres de certains quotidiens. Quarante personnes sont mortes de faim ces dernières semaines dans le nord-est kenyan. Deux ans que la pluie ne s’est plus abattue sur ce sol.
D’autres chiffres tombent alors. 6,5 millions de personnes menacées de famine et 7 millions d’euros - seulement - réclamés par la Croix-Rouge pour faire correctement son travail d’ONG. Les autorités kenyanes attendaient des dizaines de milliers de touristes pour les fêtes de fin d’année. A l’aéroport Jomo Kenyatta, le mot Kenya sentait bon la plage et l’exotisme. Quelques mètres plus loin, au siège de la Croix-Rouge, l’air était comme plombé.
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