Et si c’était pire ? Et si la crise s’aggravait encore ? Et si le système économique, financier, social et écologique sur lequel repose notre vie, s’effondrait ? Les livres d’histoire donnent des idées assez précises de ce que pourrait être le chaos de notre monde. C’est bien une ère de guerres, monétaires, pour le contrôle des matières premières ou pour celui de l’énergie, qui s’ouvrirait. Et comme dans tout conflit, les victimes tomberaient d’abord parmi les populations les plus fragiles, celles où la souffrance est déjà si forte, au Nord comme au Sud.
Curieusement, tout se passe comme si nos élites et les médias étaient fascinés par ce « pire ». Comment, sinon, expliquer que tous annonçaient, dès 2009, que, loin d’être résolue, la crise était « devant nous » ? Et que celle-ci, malgré ce que nous savions, est effectivement venue ? Désormais, alors que la population grecque a déjà consenti des efforts considérables, les Européens s’interrogent encore sur l’opportunité de laisser tomber l’un des leurs. Triste constat que celui d’un continent prêt à piétiner le serment de ses fondateurs : la solidarité au service de la paix.
Puisqu’il n’y a plus de limites, comment ne pas redouter qu’après la dislocation financière, nous ne soyons victimes d’autres périls, écologiques et sociaux ? Nous savons ce qui peut arriver sur le front du climat, de la biodiversité, des ressources naturelles, de l’énergie. Des experts, des sages, des scientifiques nous mettent en garde tous les jours, sur la base de faits étayés. Pourtant, nous continuons de traiter ces sujets avec une grande désinvolture.
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