Chacune des dix plus grandes entreprises pétrolières et gazières possèdent en moyenne 600 filiales, dont un tiers environ est localisé dans des paradis fiscaux ou des « juridictions secrètes ». C’est ce que révèle un rapport de la coalition d’ONG « Publish what you pay » (« Publiez ce que vous payez », ndlr ), qui décerne au passage la palme du maelström fiscal à la société BP, avec ses 1 596 filiales.
Mais pourquoi diable les Exxon mobil, Shell, Rio Tinto, BHP Billiton ou Glencore se compliquent-ils ainsi la vie ? Tout simplement pour payer moins d’impôts sur les bénéfices. « Publish what you pay » a fait le calcul pour Glencore, le géant des matières premières. Cette énorme holding, qui truste 60% du négoce mondial du zinc, 50% du cuivre ou 45% du plomb, n’a payé que 9% d’impôts sur ses 4 milliards de dollars (3 milliards d’euros) de bénéfices en 2010, en jouant notamment sur les différents mécanismes d’optimisation fiscale entre ses filiales.
Total totalement opaque
A noter que le français Total fait partie des très rares entreprises mondiales ayant refuser de déclarer les comptes de ses 685 filiales à l’étranger. Car contrairement aux États-Unis, au Canada ou à la Grande-Bretagne, aucune législation n’impose de le faire en France. Total s’est contenté d’avancer qu’il ne possède que dix succursales situées dans des pays dits « non-coopératifs », dont les Bahamas et les Bermudes. Mais, assure le géant français de l’énergie, ces filiales « n’ont pas été implantées là pour des raisons fiscales » : « Il s’agit le plus souvent d’un héritage de l’histoire. » Un héritage qui rapporte.
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